vendredi 15 juillet 2011

Été 2011

C’est aujourd’hui le 15 juillet et l’anniversaire de la mort de mon père, le cinq mars 1997. Il aurait 99 ans. Ma mère est morte le vingt-neuf mai 2009, elle aurait 92 ans. J’ai 61 ans, Dominique 58, Sabine 31, Antoine 24, Quentin 20. Et Émilie a 15 ans, un mois et neuf jours depuis le 17 mars 1995.

C’est 25 ans après l’été 1986 et le soir de Maubuisson, où j’ai fait la photo, où elles courent dans la marée du soir de la mer avec cette lumière si inoubliable et magique ; 16 ans après la mort d’Émilie. Sabine a 31 ans, Antoine 24, Quentin 20, Dominique 58, Isabelle 61.

J’avais 45 ans quand elle est morte, 30 quand elle est née. 15 ans avec elle, 16 ans sans elle.

Rosalia Lombardo aurait 93 ans. Lucette Destouches a 99 ans, six ans de moins qu’au Père-Lachaise.

Ma grand-mère est morte à 93 ans.

C’est aujourd’hui le 16 juillet, Notre dame de Carmel. Clint Eastwood, plus grand cinéaste américain vivant, a été maire de Carmel. Je n’ai pas pu y aller.

La saison est terminée. J’ai entré tout ou presque de ce que j’ai écrit pendant seize ans.

jeudi 14 juillet 2011

Papostages

· "Nicolas Sarkozy reste de très loin le meilleur atout de la majorité pour 2012"

Cher Monsieur Besson,


Je me permets de vous interlocuter parce que je sais que vous n'êtes pas trop débordé. Quelques amis et moi sommes très impatients de vous rencontrer. Nous vous proposons le bar-tabac-pmu Louis-Ferdinand Céline, Rampe du Pont, Courbevoie. Vous nous reconnaîtrez aisément à nos tee-shirts: Ségolène a mauvaise alène. Nous vous proposons une partie de tarot non stop à cent euros le point. N'oubliez pas de vous munir d'un chèque de banque d'un montant équivalent d'un aller-retour Paris Las Vegas pour quatre personnes en Falcon 7X. Sans champagne ni caviar, nous n'avons pas l'habitude. Nous fournirons la bière et le saucisson.


RSVP ASAP

· Pasqua ira au paradis

Je me souviens de sa mine réjouie lors du passage du cercueil de Gaston Deferre, avec le chapeau posé dessus. A bientôt, semblait-il dire. Nul doute que lors de ses obsèques les PFG seront en casquette Ricard, Gaudin se fera des 102 en boucle, le prêtre officiera en marcel et Chirac arborera son costume traditionnel : short, sandales et chaussettes. Seul sera absent, pour cause de force majeure, l'homme qui vendit la Tour Eiffel à des ferrailleurs américains.

· J'ai oublié de préciser

Qu'il ne sera pas là parce que, vu qu'on ne l'a jamais retrouvé, on s'autorise à penser qu'il n'est pas mort. Et que même, si ça se trouve, il est en train de vendre les colonnes de Buren aux Pompes Funèbres Générales, pour la décoration des chambres mortuaires. Ce qui mériterait amplement la Légion d'Honneur.

· Je suis immatriculé dans la Vienne

Si un flic me dit : chais comment c'est dans vot'cambrousse, mais à Paris on passe pas au rouge, je ne trouve pas ça insultant ni raciste, et même plus rigolo que, veuillez je vous prie me présenter les documents afférents au véhicule.


D'autre part je reste persuadé que le port de la chaispasquoi est de nature à diminuer l'efficacité des actions réflexe en cas de nécessité, et donc est verbalisable au même titre que le portable. Et alors en plus, si la conductrice est bourrée...

· Et j'ajoute

Que ne suis pas immatriculé 86 par hasard. Le 92 et le 93 sont en guerre permanente, le 78, le 94 et le 95 se haïssent cordialement et le 75 vomit l'Ile de France dans sa totalité.

Un seul point fait l'unanimité: l'indulgence faite aux culs-terreux et autres pédzouilles. Qu'ils refusent une priorité, qu'ils grillent un stop, qu'ils tournent à gauche avec le clignotant à droite, qu'ils roulent à 10 à l'heure sur le périf en consultant la carte, les félicitations, la courtoisie et la bonne humeur sont garanties.

· Nicolas Premier le populaire

Giscard est parti sous les huées et c'était injuste. Mitterrand et Chirac sont partis sous les ovations et c'était juste. Pour Sarkozy je crains qu'il ne faille faire boucler le huitième arrondissement par les CRS et réquisitionner les enfants des écoles de Neuilly, comme je le fus moi-même à Poitiers, en 1963, lors de la venue du Général.

Louis XV fut transporté à Saint-Denis de nuit, "dans l'indifférence générale et la réjouissance d'une partie de la cour".

Et à propos de Rebatet

J'étais dimanche dernier à la sortie de la messe de Saint Nicolas du Chardonnet, attendant les dimanches de Ville D'Avray (magnifique). J'ai discuté le bout de gras avec le monsieur qui vendait le bulletin paroissial.

Savez-vous que Rebatet et Maurras en prison ne se parlaient pas? Évidemment.
Maurras le considérait comme un voyou et Rebatet comme un vieux con.
Il y a du vrai. Mais alors Rebatet quel style! Il écrivait mieux que Céline.
C'est vous qui le dites. Notez qu'il est nettement moins connu.

En face deux jeunes comme vous et moi vendaient l'Action Française.


C'est combien?

Trois euros. Vous pouvez me le faire à deux, vu que je suis socialiste?


Chef, le monsieur est socialiste... (j'ai cru que les urgences étaient en vue)


Deux euros c'est bon.


Eh bien l'AF est un excellent journal. Très bien écrit, très pertinent. Contrairement à Libé, on comprend tout.

· N'insultez pas Giscard!

C'est un spécialiste de Maupassant, un ami personnel de Marlène Jobert et de Lady Di.
La loi IVG, Simone Veil, c'est qui? Avec le recul, le petit déj' avec les éboueurs (à l'heure du laitier), je trouve ça plutôt classe. Pour ceux qui ont connu les années de plomb de Pompidou (qui cita Éluard à propos de l'assassinat administratif de Gabrielle Russier, qui envoya Peyreffitte, ministre de Radio Paris, présenter le vingt heures en direct, qui censura La religieuse de Rivette,... les années Giscard furent une bouffée d'air pur..

· Il est interdit d'interdire

Les uns aimeraient interdire la cravate. Les autres voudraient interdire la casquette à l'envers. Les plus convaincus n' hésiteraient pas à lyncher pour passer de la parole à l'acte. Heureusement qu'il reste les anarchistes. Ils autoriseraient les trois.

· Un petit dernier et je me fais un joint

C'est toujours au sujet de l'aviation. Une jeune personne m'a fait l'honneur aujourd'hui de me jouer favori. Elle n'a jamais envoyé elle le moindre commentaire sur quoi que ce soit. Eh bien je dis qu'elle devrait servir d'exemple à certains. Y'en a qui feraient bien de réfléchir un peu avant d'ouvrir leur claquemerde.


A commencer par toi, abruti, ivrogne, curé, homosexuel, facho, anar, paysan, ministre, président, député, pédophile,... Si quelqu'un souhaite répondre c'est facile, copier coller et tout sélectionner.

· Et l'avion, dans tout ça ?

Je viens de lire une formidable contribution collective et spontanée à l'analyse des causes des accidents aériens, incroyablement savante et documentée. De par ma sinistre profession, je lis de temps à autre des rapports du BEA (Bureau d'Enquête Accidents). C'est dommage qu'ils n'aient pas de site sur le Net, c'est des plus instructifs, à défaut d'être gai. La rédaction de Libé a le devoir impérieux, sans perdre un instant, de faire traduire et d'envoyer l'intégralité de ce fantastique matériau scientifique au BEA russe, avec copie à ce qu'il reste de l'administration polonaise . Nul doute qu'il sera dûment annexé au rapport final. Et titré, peut-être : Astérix et Obélix à Smolensk.

· Le premier degré s'impose, parfois.

J'ai lu le parisien ce matin en prenant mon café au bistrot arabe où j'ai mes habitudes. C'est triste à mourir. Le chagrin des polonais. Cette hécatombe de l'élite d'un pays, pour la deuxième fois. J'ai fait il y a quelques années toute la Pologne ou presque. Cracovie, Varsovie, Torun, Gdansk, Poznan... C'est incroyablement beau. Les Polonais sont des gens adorables, très accueillants. Juste un peu trop cathos à mon goût, mais bon.


Et Auschwitz. Beaucoup d'Allemands, aujourd'hui pour une fois je ne dis pas les chleuhs. Les vannes de bistrot n'ont pas cours. Birkenau. Le plus grand cimetière du monde, sur 120 hectares. C'est un voyage qu'il faut avoir fait une fois dans sa vie, nous a dit la guide avant de nous y laisser seuls. Une seule fois je me senti aussi accablé. Non, deux, j'y suis retourné avec mes enfants. A Oradour sur Glane. Ce qui nous ramène à Katyn. Bloody Sunday.


Avant de lire votre post je regardais Le triporteur, avec Darry Cowl. J'y retourne.

· J'ai très bien connu Saint Benoit

Au début des années soixante j'étais interne à Poitiers. Tous les jeudis après-midi, hop, direction Saint Benoit. Douze kilomètres aller retour. Alors vous pensez si je m'en souviens.


Si on rassemblait tous les tibias de Saint Benoit qu'on trouve dans les églises, ce ne serait plus un saint, ce serait un millepattes. Dites, Monsieur j'ai réponse à tout, c'est de qui, déjà ? Je vais vous aider. En vo c'est Saint François Régis (sic).
"Vous n'avez jamais vu mon cul et pourtant il existe" est attribué à Benoit Hamon, qui fut naguère au Grand Séminaire. Même que quand on le voit à la télé, on dirait qu'il n'en est pas encore sorti.

· Je laisserais pas passer plus une ligne

Dès à présent et jusqu'à ce que je change d'avis, je pose l'édition Pléiade de Voyage au bout de la nuit et de Mort à crédit à côté du clavier, et si j'ai envie de réagir, j'ouvre une page au hasard et fais un copier coller manuel. Je le dis et je le prouve derechef.


CE MAGMA GROUILLANT DE RATÉS

· Je ne suis pas ennemi de la contradiction

De par ma profession d'ingénieur je côtoie beaucoup de gens. Là où je sévis la droite est nettement majoritaire. J'y ai beaucoup d'amis, à qui je tiens le même discours qu'à vous, et qui ne me ratent pas non plus. Moi qui considère que la gauche est morte en 1996 et qui ne rate pas une occasion de manifester ma dévotion, on me sert Vichy et les écoutes téléphoniques pour ainsi dire quotidiennement. Il faut savoir répondre. Puis alors ça c'est une règle absolue, il y a à gauche comme à droite la même proportion de gens extraordinairement vulgaires ou emmerdants ou les deux à la fois. On n'est pas obligé de lutter, on est sûr de perdre. Bon. Et je persiste. Relisez. Ce ne sont pas des slogans ressassés, ce sont des faits. Sarkozy a bel et bien volé un stylo. Je l'ai fait souvent moi-même, mais je ne suis pas président. Et les 53% sont en train de s'évaporer à vue d'oeil. Ce n'est pas avec les histoires de cul racontées par Rachida et la panique en résultant que ça va s'arranger. Allez sur le site du Figaro si vous avez des doutes, les abonnés sont encore plus virulents que sur Libé. la seule différence tient au modérateur. J'ai écrit, à propos de "L'UMP derrière Sarkozy" : Non, "L'UMP dans le derrière de Sarkozy". Anodin, non ? Ben refusé quand même. A propos des jeux de mots, je suis assez content quant à moi, en toute modestie, de Entre Eugene et eugénisme, il n'y a qu'un apartheid. Et j'en ai comme ça plein mon profil. Allez faire un tour chez mulot, c'est encore plus tordu. Nettement moins primaire que Impayable. Vous ferez mieux la prochaine fois. Ah et puis se faire lyncher, on a beau dire, ça inspire. Moi certains posts je conçois spécialement pour me faire traiter d'imbécile. C'est un métier. Courage !

· La démocratie peut poser problème

Quand elle est confisquée par des gens qui préfèrent Le Fouquet's à La Concorde. Par des gens qui préfèrent le Falcon 7X à l'Airbus. Par des gens qui insultent ceux qui n'ont pas envie de leur serrer la main. Par des gens qui se font photographier en robes Dior. Par des gens incroyablement vulgaires, qui ridiculisent la France partout où ils passent. Par des gens qui volent des stylos. Par des gens qui lisent leurs SMS quand ils sont chez le Pape. J'arrête ici mais rassurez-vous, j'ai du stock.

· Allons-y pour le quizz

La horde sauvage, Le corbeau, Les copains d'abord, Affreux sales et méchants, Les damnés, Mort d'un pourri, Les salauds vont en enfer, Lifeboat, Les 400 coups, Les nouveaux monstres, La Rolls-Royce jaune, Baise-moi, Le pistonné, Touchez pas au grisbi, Razzia sur la chnouf, La fin du jour, Coup de torchon, Le facteur sonne toujours deux fois, Apocalypse Now, Voyage au bout de l'enfer, L'enfer est à lui, et désolé, l'aéronautique m'attend. D'ici ce soir j'en aurai 200 de plus.


On peut jouer aussi avec les bouquins. La conjuration des imbéciles, par exemple, ou encore La nausée.


Un dernier quand même, pour la route : le chef d'oeuvre de Visconti, Sarko et ses frères.

· J'ai bossé toute la journée

Les misérables, Prends l'oseille et tire-toi, L'arnaqueur, Les affranchis, Du rififi chez les hommes, Les bas-fonds, La couleur de l'argent, Panique, On achève bien les chevaux, Boulevard du crépuscule, Bas les masques, Plus dure sera la chute, Le boulet, Les compères, Quarante tueurs, Les forbans de la nuit, Cent mille dollars au soleil, Un grand patron, Tirez sur le pianiste, Le boucher, La femme infidèle, Le général de l'armée morte, Le voleur de bicyclette, Les voleurs, Les maudits, Dies Irae, Le dernier des hommes, Madame porte la culotte, Indiscrétions, Les tontons flingueurs, Les barbouzes, Le dernier empereur, Un après-midi de chien, Le reptile, Rêve de singe, La grande bouffe, Le cirque, Le dictateur, Tais-toi, La grande illusion, Les affameurs, La grande bagarre de Don Camillo, Mon curé chez les nudistes, Ah et puis merde, J'en ai marre, Alors le dernier, Film de John Huston, D'après Dubliners, De James Joyce, THE DEAD.

· D'Eugene à eugénisme, il n'y a qu'un apartheid

Tuer un malheureux fermier pour 15 euros, je trouve ça crapuleux. Tout plein de bamboulas auraient fait ça gratuitement.


Alors la photo de l'édition papier est très intéressante. D'abord on voit bien qu'Eugene n'a rien d'un bon vivant. Et d'ailleurs aujourd'hui, il fait un excellent mort. De plus, le vieux con à droite, avec le chapeau et le bide, c'est un pochetron chevronné ou je n'y connais rien. Mais alors le clou, c'est le canon en short et à gauche. Mais alors, pas le genre à se taper des Blacks. A mon avis, celui qui la saute, c'est le mec en casquette et marcel, qui en plus, placé comme il est, a une vue imprenable sur l'arrière du short.

· En tant que petit-fils d'uhlan, en tant que fils d'uhlan

Et en tant qu'uhlan moi-même, je déclare que je préfèrerais lire autre chose sur le prestigieux site de Libé que ces histoires de rumeurs et de voitures de fonction (qui a bu boira, cocu un jour, cocu toujours, etc.). Si c'est ça, je préfère retourner sur mon site porno. 99 euros tous les deux mois, c'est un coût raisonnable au vu du bonheur que ça procure. Et en plus là-bas aussi on est invité à réagir.

· Méfiez vous

Il y a des gens qui font des fausses fautes d'orthographe rien que pour le plaisir de se faire traiter d'imbéciles et vous le renvoyer en pleine tronche. Je me suis fait avoir hier avec un mec qui avait écrit l'aurée pour l'orée. Ben non, c'était bien l'aurée. On ne peut pas lutter. Moi par contre j'ai écrit plusieurs fois que la journée se présentait sous les meilleurs hospices, le poisson n'a toujours pas mordu.

· Vous le savez très bien

Je voulais garder ça entre nous, mais puisque c'est ça, je le mets sur la place publique. C'est vous le curé qui s'est présenté à une messe d'enterrement à dix heures du matin avec deux grammes d'alcool dans le sang et qui avez mis un pain à un membre de la famille du défunt. Vous trouvez peut-être que le clergé n'a pas assez de casseroles au cul ?

· You take things too seriously

C'est de W C Fields. Allez sur ses sites, vous ne le regretterez pas. Cela dit, j'aime beaucoup ce que vous faites, même si l'ironie n'est pas ce qui frappe chez vous au premier abord.



Alors vous avez bien mérité une grosse louche de Shakespeare.



Life's just a walking shadow, a poor player,
That struts and frets his hour upon the stage,
And then is heard no more. It is a tale
Told by an idiot, full of sound and fury,
Signifying nothing.

Et puis tiens, comme ma valeureuse épouse est scotchée à Desperate Housewives et que je n'ai donc pas accès à Ciné Classic, j'ai le temps de vous raconter une anecdote.


Le plus beau roman de William Faulkner est précisément intitulé The Sound and The Fury. Lisez la préface plusieurs fois avant de l'entreprendre. Le lire en vo, n'y pensez même pas. Et alors, Faulkner n'était pas un homme très sociable, et de plus, la sobriété n'était pas sa vertu première. Lorsqu'on lui décerna le prix Nobel, en 1953, il commença par dire qu'il n'irait pas le chercher. Mais, soumis à des pressions de tous ordres, il y alla quand même. Hélas, il se présenta à la tribune radicalement ivre mort et marmonna pendant une demi-heure, à la grande consternation de l'assistance, un discours totalement inaudible. Mais, et c'est là que l'histoire devient instructive, le discours fut publié quelques jours plus tard dans les journaux, et on s'aperçut alors avec stupeur que c'était probablement le plus beau discours jamais prononcé par un prix Nobel de littérature. Les dernières pages, justement, de The Sound and The Fury.



That's the point, comme disait, encore lui, W C Fields.

· Reconnaissons le, il n'est pas mal

Mais nettement moins impressionnant tout de même que Bela Lugosi ou même Gary Oldman. Le meilleur et de loin étant Christopher Lee. Non, désolé, Benoît XVI n'est pas un Dracula inoubliable.

· La pédophilie est un péché véniel

Le Vatican est bien placé pour stigmatiser l'antisémitisme vu que c'est un de ses domaines d'expertise. La courageuse résistance silencieuse de Pie XII, bientôt béatifié, contre l'extermination des Juifs en est la preuve. Le peuple catholique allemand et son clergé ont ainsi été parfaitement protégés. C'était le but. Merci Seigneur.


Sophie Scholl n'était probablement pas catholique et c'est cela qui a causé sa perte. Décapitée en février 1943, à l'âge de 22 ans, pour avoir lancé des tracts dans la cour intérieure de l'université de Munich, elle n'était pas assez courageuse pour résister silencieuse.


Au fait, je viens de lire dans Le parisien que l'émission qu'animait naguère sur RCF radio le père Gaimard, pédophile récemment identifié, a été supprimée. C'est un scandale. Je vais de ce pas me précipiter sur le site pour protester contre cet acte de censure inadmissible. Rendez-nous Gaimard le braquemart.

· Mélenchon Besson même combat

Ils viennent tous les deux de remettre à l'honneur une spécificité française injustement tombée dans l'oubli : la pétomanie. Avec cette particularité notable que c'est leur bouche qui leur sert d'instrument. Monsieur Mélenchon a ainsi exécuté en direct une sonate sur le journalisme qui devrait rester dans les anales (je sais, d'habitude on met deux n). Mais Monsieur Besson, qui joue plutôt dans le registre adagio lamentablissimo, est quant à lui loin d'être un mauvais péteur. Je me prends à rêver d'un fesse à fesse télévisé, à une heure de grande écoute bien sûr, entre ces deux figures éminentes de la pétomanie française. De quoi assurément faire péter l'Audimat. Tronche de cul contre gueule de raie de la même chose.

· Je crois aux symboles

La reine Beatrix portant l'étoile jaune, c'en est un. Du reste, des Français anonymes ont fait la même chose. La poignée de main de Montoire, c'en est un autre. Que ça ne me gêne pas de mettre en parallèle avec les refus de serrer celle de Sarkozy. Pétain n'était pas obligé. De même que Koenig ne s'est pas senti obligé de saluer Pétain.
Pétain ou un Gauleiter, les statistiques, ça dure depuis des décennies et ça finit par donner des nausées. "Seulement 12000". Leur nom est sur les panneaux du Mémorial de la Shoah. Il faut du temps pour les compter. Les historiens sont là pour ça. Les Klarsfeld, Annette Wieselska...


Je suis allé à Auschwitz. Le plus grand cimetière du monde, nous a dit la guide en nous laissant méditer, terriblement seuls et accablés, dans la plaine désolée de Birkenau.


Je préfère penser au Vél d'Hiv, à Drancy, à Oradour, à Izieu, à Papon, à Bousquet. A Philippe Henriot, le Goebbels français ("une grande voix s'est éteinte", Pétain).
Je préfère penser à Jean Moulin, à d’Estienne d'Orves, à Pierre Brossolette, à Guy Mocquet (même si Guaino a fait salir sa mémoire par Sarkozy). Je pense aussi hélas aux virtuoses de la tondeuse.


Je suis né en 1949, mais ces choses ont commencé à me faire mal très jeune.
Il y a le pour et il y a le contre. Les historiens étudient. Les tribunaux choisissent. Barbie et Touvier sont morts en prison. Papon a enfin été condamné. Mais pas en tant que préfet génocidaire. Keitel et Jodl ont été pendus. Pétain a été condamné à mort. On ne l'a pas pendu. Dommage.

· Et hop là, une fois

Ma meilleure amie, bien plus qu'une amie, pendant vingt ans, s'appelle Pflimlin, comme petite prune. Odile, comme le mont. C'est la fille du maire. Dans sa jeunesse, elle vendait l'Huma sur le marché d'Aligre du côté de la Bastille. Elle est agrégée d'allemand.

A Auschwitz, à Oradour, au Struthof, on voit toujours beaucoup d'Allemands. Des Alsaciens et des Bretons, probablement aussi. Je n'ai jamais vu dans cet accablement général la moindre trace d'hostilité.

Mon père a passé en 1940 une semaine à Strasbourg, sans rien manger, avec vue imprenable sur la cathédrale. Il a tout de même rapporté à sa fiancée une petite broche représentant une cigogne, totalement sans valeur marchande. C'est l'objet auquel ma mère tenait le plus au monde. C'est à présent ma fille qui la possède. Elle en connait le prix.

La guerre a volé à mon père cinq ans de sa jeunesse. Quand j'étais enfant, on passait souvent des extraits de discours de Hitler à la radio. Je ne savais pas qui c'était mais j'étais terrifié. Mon père parlait peu de tout cela. Seulement pour dire que les ouvriers allemands donnaient aux Français du pain et des patates, alors qu'ils risquaient gros. Les privations, il n'en parlait jamais. Franzosen gross filous et Ach la guerre gross malheur, c'est à à peu près tout ce que les vieux gardiens du stalag savaient dire.

Une fois seulement il a eu peur. C'est lorsque les SS sont remontés et qu'ils tuaient tout sur leur passage. En Allemagne comme en France et ailleurs. Et des SS aujourd'hui comme hier, il y en a encore un peu partout dans le monde et cela ne s'arrêtera jamais.

La courriaile, fabuleux outil de progrès pour l'industrie aéronautique


Objet:

Re: I like to be in America

Date:

Tue, 30 May 2000 09:41:54 +0200

De:

Pascale Le Moelle Internal

Société:

Chardat Aviation

A:

Michel Pé

Hello !

Damned !

I am really sorry but I could not be at the airport sunday. You should ask me sooner, but this week-end, I am very busy. I am invited to a garden party (with umbrella...) (Sorry for the mistakes, if any, you can correct them and send this mail corrected in return...)

See you later.

Michel Pé a écrit:

Ci-joint le document DT.EQUIP 37757A (PJ de note 37854), à classer dans le chrono. Merci. A dimanche à Roissy. J'ai les dollars et la carte American Express. Vérifiez bien la validité de votre passeport.

Objet:

Re: HANGOVER

Date:

Thu, 08 Jun 2000 17:05:07 +0200

De:

Pascale Le Moelle Internal

Société:

Chardat Aviation

A:

Michel Pé

Non. Je suis seulement observatrice. et ma remarque est tout à fait objective... (d'ailleurs, je ne nomme personne). Vous critiquez la gente féminine française, mais nous avons de glorieux symboles (Mlle Marthe, par exemple).

C'est vrai, vous avez une "petite mine" aujourd'hui !

Michel Pé a écrit:

Au lieu de faire la difficile, vous feriez mieux de balayer devant votre porte. Je vous ferai dire que Pamela Anderson, c'est autre chose que ce qu'on a ici. Et que les Français dans la force de l'âge, aux Etats-Unis, sont extrêmement recherchés. C'est d'ailleurs pour çà que je suis si fatigué aujourd'hui.

Pascale Le Moelle a écrit:

Oh, it is bien regrettable.

Mais, compared with Florida's "boys"... it is the same !.....

Michel Pé a écrit:

Compared with Florida, Saint-Cloud very moche.

Objet:

CHARADE

Date:

Fri, 09 Jun 2000 12:07:15 +0200

De:

Michel Pé

Société:

Chardat Aviation

A:

Christian Assentin ,

Mon premier est un moyen d'éclairage moderne

Mon deuxième est une ville fortifiée près de Montpellier

Mon troisième est un moyen d'éclairage qu'on n'utilise plus

Mon tout est un évènement historique très important

Objet:

Re: CHARADE

Date:

Tue, 13 Jun 2000 19:04:48 +0200

De:

Christian Assentin

Société:

Chardat Aviation

A:

Michel Pé

Le même vu à DAKAR.

Mon premier est un moyen d'éclairage moderne

Mon deuxième est une substance vitreuse, opaque ou transparente dont on recouvre certaines matières.

Mon troisième est un moyen d'éclairage qu'on n'utilise plus

Mon tout est un évènement historique très important

RÉPONSE

Lampe au néon émaux Acétylène

Objet:

Re: LOVE STORY

Date:

Tue, 20 Jun 2000 10:02:20 +0200

De:

Pascale Le Moelle Internal

Société:

Chardat Aviation

A:

Michel Pé

Hello. Sorry, je n'ai pas ce genre de mélodie dans mon répertoire. Bonne journée.

Michel Pé a écrit:

Voici ce que vous pourriez me chanter si vous étiez aimable :

Whether you go, whether you stay, I love you

You can be nice, you can be cruel, I know

There was never a man like my Johnny

Like the man they called Johnny Guitar

Ça aurait de la classe, non ? Vous seriez ma Vienna, je serais votre Johnny.

Objet:

Re: INTERIM

Date:

Fri, 23 Jun 2000 14:45:49 +0200

De:

Pascale Le Moelle Internal

Société:

Chardat Aviation

A:

Michel Pé

C''est sympa, les affaires reprennent !!!... Vous avez un peu d'avance, vous connaissez déjà son prénom, et son look. C'est bien. J'espère que vous lui ferez bon accueil lorsque je vous la présenterai.


Michel Pé a écrit:

Ça y est ! Nous la tenons la remplaçante à Valérie pour quand elle allaitera. C'est tenez-vous bien, Lucienne, la soeur jumelle de mademoiselle Marthe. Ithos pour elle est un jeu d'enfant. Nous avions Marylin, nous aurons Rita Hayworth en prime. Heureux sont les ingénieurs. J'ai d'autres photos mais je les garde par-devers moi rapport que c'est interdit par le règlement.

Bon véquende.

Objet:

Re: Emmental

Date:

Thu, 06 Jul 2000 14:54:17 +0200

De:

Pascale Le Moelle Internal

Société:

Chardat Aviation

A:

Michel Pé

Merci mille fois.

Michel Pé a écrit:

Ce ne sont point des critiques, ce sont des compliments ! N'avez-vous pas encore compris à quel point vous embellissez le bâtiment, à quel point sans vous la vie d'ingénieur serait lugubre ? Pascale, je vous le dis en toute simplicité, vous êtes notre réconfort dans ces études arides et ce labeur ingrat, notre rayon de soleil dans ce monde déshumanisé. Il fallait que cela soit dit une bonne fois pour toutes.

Pascale Le Moelle a écrit:

Justement, j'hésite ! Depuis ce matin, je fais l'objet de critiques nombreuses et variées, allant de "Tiens, t'as mis tes rideaux", à "Elle est jolie ta nappe", en passant par "C'est sympa comme moustiquaire", alors franchement, J'HÉSITE.

Michel Pé a écrit:

Veuillez me confirmer que demain vous venez avec la jupe du même matériau. J'apporterai alors le zoom 250 mm et deux pellicules 36 vues. Merci.

Objet:

Re: SIESTE

Date:

Fri, 07 Jul 2000 14:56:10 +0200

De:

Pascale Le Moelle Internal

Société:

Chardat Aviation

A:

Michel Pé

J'en suis sincèrement désolée. Je commanderai des boules Quiès sur ma prochaine demande de fournitures. Sans rancune ?

Michel Pé a écrit:

Par la faute de vos bavardages insensés je n'arrive pas à fermer l'œil ! C'est un scandale ! Je suis au bord de me plaindre à la hiérarchie ! Veuillez dès la semaine prochaine et définitivement respecter mon post-prantal.


Objet:

Re: petit déjeuner

Date:

Tue, 18 Jul 2000 14:42:07 +0200

De:

Pascale Le Moelle Internal

Société:

Chardat Aviation

A:

Michel Pé

J'eusse volontiers accepté votre proposition, mais je suis invitée demain midi à un joyeux banquet de végétariens !!! Après le yaourt bio, les légumes crus ! ... En attendant les poissons mazoutés du littoral atlantique. Tout n'est qu'une question d'essence, et cette fois-ci, le sens gustatif va déguster !

Bonne digestion.

Badoit est là, et la blanquette saute de joie !

Michel Pé a écrit:

Vous êtes bonne. L'admirable famille Petit ce midi nous a confectionné une blanquette que même à Las Vegas ils ne la font pas aussi excellente. J'en ai repris trois fois. Je sens que malgré les ouvriers d'en bas l'après-midi va passer comme dans un rêve. Oserai-je vous dire que je pensais à vous, savourant je l'espère avec bonheur votre yaourt bio ? Ah que j'eusse aimé cette blanquette la partager avec vous, yeux dans les yeux, nous deux unis enfin dans l'amour du jarret de veau et du champignon de Paris. Traitez si vous m'en croyez par le mépris le cholestérol et les triglycérides. Demain je vous offre un cassoulet.

Pascale Le Moelle a écrit:

Hello,

Ce n'est pas grave, j'ai du détachant dans l'armoire !!!!

Si j'ai un peu de temps dans la journée, je chercherai quelque chose de plus appétissant pour demain. Le pire n'est pas encore arrivé !

Michel Pé a écrit:

Mille mercis pour votre sollicitude. En voyant le bol de riz, j'ai immédiatement vomi ma tartine beurrée sur l'écran. Je me sens à présent beaucoup mieux pour attaquer la journée de travail.

Pascale Le Moelle a écrit:

Suite à votre demande, "BON APPÉTIT".

Objet:

Re: 40-1

Date:

Wed, 23 Aug 2000 12:01:11 +0200

De:

Pascale Le Moelle Internal

Société:

Chardat Aviation

A:

Michel Pé

Thank You !

It was la semaine dernière (Saturday), but je ne vous en veux pas. You can always souhaite it this week if you want.

Have a nice déjeûner. and à cet après-midi.

Michel Pé a écrit:

Oh my God ! I was almost forgetting ! Your birthday ! Was it last week ? Is it next week ?

Objet:

Re: Irish Cards

Date:

Fri, 25 Aug 2000 12:49:09 +0200

De:

Michel Pé

Société:

Chardat Aviation

A:

Pascale Le Moelle

Hello, Yes, Hello !

I confirme.

Indeed, yes, of course, indeed. Do not make yourself more stupide than you are. You will undestand everything very vite.

Pascale Le Moelle a écrit:

Hello !

M'autorisez-vous à photocopier les cartes, car il me faudra un certain temps pour comprendre cet humour ? Merci de votre prompte réponse.

Objet:

Re: Tongue of Shakespeare

Date:

Mon, 28 Aug 2000 10:43:41 +0200

De:

Pascale Le Moelle Internal

Société:

Chardat Aviation

A:

Michel Pé

Bien vu !

Je serai plus spirituelle la prochaine fois ! Si vous y pensez, je lirais bien les quelques lignes journalistiques que vous évoquiez ce matin.

D'avance merci.

Michel Pé a écrit:

C'est trop facile :

Hamlet = Le Château

Margaux = La Reine

Et si la cruche est cruche au point de ne boire que de l'eau, le cholestérol et les triglycérides la cassent. Hamlet n'avait PAS de transaminases ni de Gamma GT. Cela se fût su.

Pascale Le Moelle a écrit:

La bonne journée je vais avoir, merci.

La méditation vous apporte la nourriture de l'âme, c'est très bénéfique :

"On ne fait pas de Hamlet sans casser des Ophélie", certes, mais

"Tant va la cruche à l'eau

Qu'elle se casse ;

Vive le Château Margaux

Grand bien nous fasse !"

Cela a un rapport avec Hamlet, cherchez bien ...


Michel Pé a écrit:

Vous ne manquâtes point, je l'espère, Hamlet, le retour, que diffusèrent hier soir les écrans de la télévision. L'une des oeuvres parmi les plus notoires du regretté William Chaque Spire, un dramaturge qui, c'est le moins que l'on puisse dire, n'était pas dépourvu de ressort.

Au terme d'une nuit consacrée à la réflexion et à la méditation, je suis ainsi parvenu enfin à cette douloureuse certitude que je m'en vais sans plus tarder vous livrer :

"ON NE FAIT PAS DE HAMLET SANS CASSER DES OPHELIE"

La bonne journée ayez. Mais le temps de dormir pour moi il est. Il est, n'est-il pas ?

Objet:

Re: TRAIN YOUR ENGLISH

Date:

Fri, 01 Sep 2000 14:57:36 +0200

De:

Pascale Le Moelle Internal

Société:

Chardat Aviation

A:

Michel Pé

You're right, je ferai les copies as soon as possible.

Michel Pé a écrit:

Vous mettez il me semble bien du temps à photocopier mes cartes postales. Notez qu'il n'y a pas urgence. Cela dit, avez-vous bien compris la subtilité du jeu de mots sur la constipation alcoolique ? He cant pass a bar, en anglais, peut se comprendre de deux manières. La première est évidente, il ne peut pas passer devant un bar sans s'arrêter. La seconde l'est moins, et est effroyablement vulgaire et scatologique. Moi-même, il m'a fallu du temps pour comprendre. Je n'y suis pour rien. Telle est la vie. Think it over.

Objet:

Re: 29 SEPTEMRE 2000

Date:

Fri, 29 Sep 2000 17:28:10 +0200

De:

Pascale Le Moelle Internal

Société:

Chardat Aviation

A:

Michel Pé

Merci de votre conseil,

je lui souhaiterai même sa fête ... de votre part !

A lundi.

Michel Pé a écrit:

Je n'y croyais plus ! J'ai déprimé toute la journée ! Enfin quelqu'un me souhaite ma fête ! Mon épouse, la dernière fois, c'était il y a quinze ans. Je suis éperdu de reconnaissance. Je vous fais un énorme bisou sur votre front virginal. Notez cependant que sans vouloir critiquer, Michou, ça fait un peu vieille tantouse, et que mes états de service démontrent amplement le contraire. Enfin, sans vouloir m'immiscer dans votre vie privée, n'oubliez pas le valeureux Monsieur Le Moelle, si vous ne voulez pas manger la soupe à la grimace pendant une semaine.

Pascale Le Moelle a écrit:

Bonne Fête Michou !

C'est l'heure !...


Objet:

MORUE

Date:

Fri, 06 Oct 2000 14:28:21 +0200

De:

Michel Pé

Société:

Chardat Aviation

A:

Pascale Le Moelle

Aujourd'hui nous avons dégusté de la branlade de morue accompagnée de salade verte. Une fois de plus j'ai regretté que vous ne fussiez pas avec moi pour en partager les délices. Votre châle est ravissant et d'une élégance rare. Soyez certaine qu'il n'y a aucun risque que je vous confonde avec ma grand-mère. Cordialement et sincèrement.

Objet:

Re: LETTRES MODERNES

Date:

Thu, 19 Oct 2000 11:00:14 +0200

De:

Pascale Le Moelle Internal

Société:

Chardat Aviation

A:

Michel Pé

Bonjour,

L'autre harpie, après lecture du paragraphe la concernant, n'ayant malheureusement pas accès à la messagerie, vous répond directement par courrier.

A suivre ....

Michel Pé a écrit:

Ma mie,

Voici un précieux document que vous voudrez bien rendre PRODIGE en bonne et due forme. Il y a un malaise dans le titre mais je suis certain que vos doigts de fée sauront le dissiper. Et profitez-en donc pour dire à l'autre harpie qu'aujourd'hui il ne pleut rien du tout. Oser me rétorquer, quand je lui dis que je travaille, qu'aujourd'hui il va pleuvoir de la merde, ce ne sont pas de très bonnes manières.

Objet:

Re: DATES ET DATES

Date:

Tue, 12 Dec 2000 17:30:39 +0100

De:

Pascale Le Moelle Internal

Société:

Chardat Aviation

A:

Michel Pé

Cher Monsieur,

Je prendrais volontiers la liberté de faire suivre votre remarque à la personne qui a demandé cette modification, mais j'hésite !.... Je vous salue et vous souhaite une agréable soirée.

P.S. : A propos de réunion autour d'une dinde, j'ose espérer que vous ne visez personne !


Michel Pé a écrit:

Vous avez bien raison que la date du compte rendu de la réunion c'est pas pareil que la date de la réunion. Il y en a ils font le compte rendu de la réunion six mois après et ils s'étonnent qu'ils se rappellent même plus d'où c'était et qui c'est qu'était là, surtout que des fois il y en a la moitié qui se sont fait muter ou qui sont partis en retraite. Il faut pas que ça dure comme ça. Moi je dis qu'il faut faire le compte rendu le jour même, et même si c'est un jour férié. Par exemple : "Le 25 décembre je me suis réuni autour de la dinde", et je date ça du 25 décembre aussi, entre le fromage et la bûche, et voilà un excellent compte rendu.

Ah si on vous avait pas y'a plus rien qui tournerait rond.

Objet:

Re: COMMENT SE FAIRE FINEMENT REMARQUER PAR SA HIERARCHIE

Date:

Thu, 14 Dec 2000 10:37:51 +0100

De:

Pascale Le Moelle Internal

Société:

Chardat Aviation

A:

Michel Pé

Monsieur,

La qualité de votre écriture me laisse sans voix, aussi je répondrai par écrit. Je sollicite de votre haute bienveillance un délai d'un jour, voire deux, afin de préparer une réponse digne de votre lecture.

Avec toute ma considération.

Michel Pé a écrit:

Pendant que vous passez d'interminables coups de fil à la BNP ou que vous papotez de tout et de rien avec vos subordonnées ou avec de jeunes ingénieurs à peine pubères, n'hésitant pas ainsi à les retarder dans l'accomplissement de leurs tâches, moi, tout en concentration, refusant avec un ostensible mépris de prêter attention aux plaisanteries stupides que ne manque jamais de faire Roland Kurkovic lorsqu'il a regardé Mon curé chez les nudistes la veille au soir à la télé, je réfléchis intelligemment et efficacement sur l'évolution de ma carrière. Le compte rendu de réunion à cet égard me paraît un excellent moyen de progresser dans l'estime de ses chefs, car il prouve, premièrement, que l'on se réunit fréquemment et à bon escient, alors que l'on observe beaucoup trop de cadres surpayés mener une vie de solitaires improductifs et désabusés, en ne se déplaçant que pour aller à la machine à café ou au secrétariat faire semblant de chercher une gomme, et secondement, que l'on est capable de rédiger des textes essentiels pour l'avenir de la Division dans un français impeccable, précis et surtout concis. Prenons un nouvel exemple, si vous le voulez bien. La réunion, cette fois, elle va du 31 décembre à 21 heures jusqu'au premier janvier à 3 heures du matin. Une réunion qui dure six heures, étalée sur deux jours, déjà, c'est impressionnant. Donc, je commence par noter sur ma serviette en papier avec des pères Noël dessus les noms des participants : ma femme, mes enfants, moi, et douze huîtres. Je n'ai pas compté le saumon fumé ni la langouste parce qu'ils sont morts. Je mets un Nota dans un coin : j'aurais bien invité Pascale Le Moelle mais ça aurait fait treize. Ensuite, les items, je m'en occupe entre le fromage et les petits fours. Je peux prendre mon temps et soigner la syntaxe parce qu'en général, après le foie gras, les huîtres et la langouste, je n'ai plus très faim pour le fromage. Premier item, donc : heureusement que ma femme n'aime pas les huîtres, vu qu'elles ont encore augmenté depuis l'année dernière. Action : l'année prochaine je n'en prendrai que six et je complèterai avec des crevettes grises ou des bigorneaux. Deuxième item : je me demande ce qui les fait le moins souffrir : le citron ou le vinaigre à l'échalote. Action : écrire à la SPA pour me renseigner. Et ainsi de suite. Il faut quoi qu'il en coûte être exhaustif. C'est pourquoi, au besoin, je termine la rédaction du compte rendu dans mon lit. Je laisse passer le deux janvier vu que l'usine est fermée, mais alors le 3 à huit heures pétantes, j'ouvre l'utérus du compte rendu et je tape tout dedans. Je colle un timbre-poste sur l'écran et j'en fais un émail à mon directeur. Et alors lui, quand il a fini de dire à tout le monde : "Vous aussi, et surtout une bonne santé, hein, parce que la santé, hein, c'est bien plus important que l'argent", il allume son poste, il trouve mon émail et il est drôlement impressionné, et il se dit, quand même, ce jeune homme, avec le dévouement, le sens des responsabilités et les qualités qu'il a, va falloir sérieusement songer à le passer III C. L'injustice n'a que trop duré. Si ça c'est pas de la stratégie, hein, c'est à désespérer de vouloir gravir les marches de l'ascension sociale.


Objet:

JE NE SUIS PAS CE QUE VOUS CROYEZ

Date:

Fri, 15 Dec 2000 15:57:11 +0100

De:

Michel Pé

Société:

Chardat Aviation

A:

Pascale Le Moelle

Chère Pascale,

Sans vous commander, il me faudrait d'urgence 114 cartes de voeux, et autant de business cards grand format avec écrit, en dessous de mon nom : "Ingénieur de très haut niveau, bientôt Directeur".

J'en ai besoin en effet pour :

- faire une distribution générale dans les boîtes aux lettres de ma résidence, parce j'en ai assez que tout le monde et même le gardien me prenne pour un chômeur alcoolique et n'arrête pas de me le faire savoir,

- le patron du bistrot arabe situé au pied de chez moi, parce que je suis très copain avec eux, que ça leur fait plaisir pour une fois d'avoir un client qui parle français, et que j'aime bien les impressionner, et que des fois ils me donnent même un café gratuit, et que les serveuses me font des gros bisous dans le cou, et même que si je voulais, hein, ça serait vite fait, faites-moi confiance,

- le Maire de Courbevoie, qui, chaque fois que je le rencontre, me regarde avec l'air de dire, tiens, voilà encore l'autre connard de gauchiste,

- mon épouse et mes enfants, qui sont persuadés que la Société ne me garde que par pure charité,

- le directeur du magasin Bricolex de Courbevoie, pour qu'il comprenne bien qu'il ne faut pas me raconter n'importe quoi en matière de perceuses multifonctions, de diamètres de vis à bois et d'ampoules électriques,

- le gérant de la station Elf un peu plus loin sur les quais, pour qu'il n'essaie plus de me faire croire qu'il faut changer la tête de delco, alors que sur ma voiture il n'y a pas de delco,

- mon coiffeur, pour qu'il sache bien qu'avec un client comme moi, c'est mieux de se taire plutôt que poser des questions idiotes sur les vacances, sur le temps qu'il va faire et sur la santé des enfants,

- mon psy, pour qu'il comprenne enfin que je suis beaucoup plus intelligent que lui et que c'est lui qui devrait me payer,

- mon proctologue, pour qu'il me traite avec un peu plus de respect, vu qu'on ne soigne pas des hémorroïdes de cadre supérieur comme on soigne celles d'un prolétaire,

- et enfin, pour Roland Kurkovic, pour qu'il n'ouvre plus la fenêtre sans mon autorisation sous prétexte que je fume un peu dans le bureau.

Merci d'avance. La dernière, Pascale, sera pour vous, accompagnée d'un de ces petits mots tendres dont j'ai le secret, et qui, sans me vanter, m'ont valu dans le passé de connaître tant de moments inoubliables.

Objet:

L'affichage reprend ...

Date:

Tue, 30 Jan 2001 12:15:09 +0100

De:

Pascale Le Moelle Internal

Société:

Chardat Aviation

A:

Michel Pé

Merci de me donner une nouvelle histoire à épingler ce soir, ou plutôt, à "magnéter" sur mon fridge. J'en ferai la lecture à voix haute pendant le dîner, tout le monde appréciera je pense. Bon après-midi.

Michel Pé a écrit:

ATTENTION DANGER !

1. Méfiez-vous du Dr Watson. C'est un exhibitionniste notoire. On savait déjà que Sherlock Holmes était homosexuel, cocaïnomane et zoophile (cf. Le chien des Baskerville), mais là alors c'est le bouquet. Un médecin, en plus ! Qui l'eût cru ?

2. Suspendez immédiatement tous rapports et plantages avec ce Monsieur Word, même s'il vous offre des hôtels particuliers et des comptes en Suisse. Sinon, c'est les antibiotiques garantis.

Objet:

[Fwd: Enregistrement automatique dans Word]

Renvoyé-De:

liste.Deqsc@chardat.fr

la date:

Mon, 29 Jan 2001 11:21:38 +0100

De:

Alexandre Belille

A:

"liste.Deqsc"

Bonjour,

Suite à quelques questions, voici quelques précisions concernant l'enregistrement automatique des informations de récupération.

Ces informations servent lorsque vous subissez un plantage de Word (en général, Dr Watson s'affiche à l'écran et Word se ferme). Lorsque vous relancez Word seul, vous devez retrouver votre document récupéré avec les modifications datant d'au maximum X minutes avant le plantage (10 par défaut). Il s'avère que parfois, Word ne récupère rien ou alors un document complètement vérolé. Il ne s'agit pas de l'enregistrement que l'on fait en cliquant sur la disquette ou en passant par le menu Fichier. Il s'agit de l'option que l'on trouve dans le menu Outils/Options/Enregistrement.

Je vous remercie pour vos réponses (déjà reçues ou à venir).

A bientôt,

Alexandre.

Objet:

Re: La femme n'est vraiment pas l'avenir de l'homme

Date:

Wed, 31 Jan 2001 12:48:27 +0100

De:

Pascale Le Moelle Internal

Société:

Chardat Aviation

A:

Michel Pé

Références:

1

Cher Monsieur,

Je vous prie de bien vouloir excuser ces écarts de langage, dû à un environnement dont le niveau culturel est à l'image de la marée bretonne, basse ce matin, et variable dans la journée. Quoi qu'il en soit, je serais flattée de lire quelques mots d'Epictète (je n'ose dire ... de veau, de crainte, une fois de plus, de vous choquer ...), les très nombreux ouvrages de ce monsieur n'ayant pas encore trouvé place parmi les rayons de ma bibliothèque où se croisent, pêle-mêle, Agatha C., Paul V., Gustave F. et bien sûr, le regretté Charles B. dont les paradis artificiels font toujours rêver ...

Je vais lire une seconde fois ce merveilleux ouvrage que vous m'aviez conseillé, où il est question de conjuration et d'un certain M. Lévy, philosophe de bon conseil.


Michel Pé a écrit:

Seigneur ! Votre vulgarité me laisse pantois et consterné. Moi qui pourrais vous parler d'Epictète et des philosophes stoïciens des heures durant et sans me lasser, et vous qui me parlez de cassoulet en employant de plus des diminutifs ridicules.

Vous me rappelez un conte d'Alphonse Allais que je lus lorsque j'étais jeune. C'est un jeune homme timide et délicat (un peu dans mon genre) qui est amoureux d'une femme très belle, mais qui n'ose pas lui parler. Alors il demande à un ami d'aborder la dame dans la rue et de lui faire des avances très grossières. Lui alors interviendra et chassera l'importun et ainsi connaissance sera faite. Et tout se passe comme prévu, sauf que lorsqu'il dit sentencieusement à son ami, "Monsieur, cessez immédiatement d'importuner cette dame", la dame, contrairement à toute attente, répond, d'une voix de poissonnière avinée, "Mais de quoi qu'y s'mêle l'aut'abruti ? Monsieur, foutez-y donc vot' main sur la gueule et qu'y nous foute la paix."

Eh oui ! On rêve de Greta Garbo et on est très déçu à l'arrivée.

Objet:

[Fwd: Maintenance]

Date:

Fri, 02 Feb 2001 09:21:05 +0100

De:

Michel Pé

Société:

Chardat Aviation

A:

Pascale Le Moelle

Pour votre information, voici la traduction française de cet admirable message :

"suite à impossibilité..." : je n'ai pas eu d'autre choix que de téléphoner à contrecoeur à l'autre imbécile ; "nous avons retenu..." : j'ai cru comprendre, à partir de ses explications embrouillées, laborieuses et incertaines . "sauf contre-ordre de votre part ..." : s'il s'avérait, comme je le crains, que votre malade mental alcoolique ait tenu comme à son habitude des propos incohérents ...

On a beau dire, hein, jouir de l'estime générale, ça fait plaisir quand même.

Objet:

Nature, berce-le chaudement, il a froid

Date:

Tue, 13 Feb 2001 14:56:34 +0100

De:

Michel Pé

Société:

Chardat Aviation

A:

Pascale Le Moelle

Parfait, très bien. Je retiens donc, humilié jusqu'à l'os, que l'idée d'une bucolique marche en en forêt, où nous aurions pu de concert nous oxygéner les poumons, une promenade scandée de plus par le chant des écureuils et la chute des pommes de pin, ne vous séduit guère. Je me le tiens pour dit. Pourtant, notez-le, j'en connais, et même des pas très loin de mon bureau, qui n'auraient peut-être pas fait autant les dégoûtées. Mais passons. Car je ne suis pas homme à me laisser décourager pour si peu et vous l'allez voir. Que diriez-vous alors Pascale d'un modeste pique-nique improvisé, en tout bien tout honneur cela va de soi et si le temps se maintient ? Voyez-vous j'ai eu ce midi tout loisir, devant mon rillettes cornichons et mon ballon de Côtes, à réfléchir intensément sur le sens littéral de ce mot étonnant et paradoxal.

Effectivement dans le mot pique-nique, vous l'avez remarqué vous-même, il y a pique. Et bien sûr, qu'est-ce d'autre, un pique-nique, dans l'acception usuelle et populaire, qu'un pénible moment passé, dans un endroit particulièrement hostile et inconfortable, à éplucher des oeufs durs, entouré d'une horde d'enfants affligeants et assourdissants, et en ajoutant la présence calamiteuse du beau-frère et de la belle-mère ? A quoi s'ajoutent les taches et les saletés que l'on s'inflige involontairement en essayant de découper les tomates et en manipulant le beurre fondu et les tranches de jambon ruisselantes de condensation. Et si pour couronner le tout votre conjoint nourrit des tendances écologistes, il vous faudra en plus chercher désespérément une poubelle au lieu d'abandonner, ce qui serait si naturel, les déchets et les emballages à la nature bienveillante. Et sans oublier, naturellement, l'apothéose que constituent les embouteillages du dimanche soir.

Sombre tableau, n'est-ce pas ? Alors oublions bien vite ce côté pique du pique-nique. Mon idée à moi, mais j'ai peut-être tort, c'est qu'un pique-nique réussi et agréable, c'est beaucoup plus simple. Il suffit n'est-ce pas de se garer à l'ombre dans un lieu isolé et discret, de disposer d'une automobile relativement spacieuse et de n'en sortir sous aucun prétexte. On peut à la rigueur ouvrir les vitres pour profiter de l'air printanier. Mais surtout, surtout, qu'il n'y ait rien à manger. Comme ça, aucun risque de se faire des taches ou d'attraper des douleurs dans le dos.

Voilà. Donc, si cela vous dit, je suis à votre disposition, bien que ces choses là ne soient plus vraiment de mon âge et ne m'intéressent plus guère. Et de toute façon, j'ai bien relu ce qui précède, les charges seraient insuffisantes pour me faire foutre en taule.

Bien à vous.

Objet:

Tel le papillon sortant de sa chrysalide

Date:

Wed, 14 Feb 2001 15:44:12 +0100

De:

Michel Pé

Société:

Chardat Aviation

A:

Pascale Le Moelle

Ah que mille mercis Pascale pour vos encouragements. Je n'attendais plus qu'eux en vérité pour décider de ma grande vocation du troisième millénaire. Encore une fois la pause de midi, devant cette fois un sec beurre agrémenté d'un quart de Beaujolais, m'a permis d'affiner mes desseins et de préciser mes ambitions. Je ne vais pas en effet vous vous en doutez bien passer encore quinze ans à rédiger de la documentation immonde, ou pire, à relire celle de certains qui trouvent des pustules et des boursouflures dans les joints en caoutchouc et qui ouvrent les robinets de "n" tours, autrement dit qui ne sont même pas foutus de prendre une douche sans s'ébouillanter. Ah que non ! Savez-vous moi quel est mon plus grand sujet de fierté en vingt-six ans d'aéronautique ? Eh bien c'est tout simplement d'avoir autrefois réussi, par deux fois, à détourner Madame Suzanne de son inactivité quotidienne pour l'obliger à distribuer le courrier de l'électronique. Et non sans batailler, croyez-moi. Getty, l'admirable Getty, protesta énergiquement qu'elle était sur le point de lui imprimer une note pour la première fois depuis trois mois qu'elle était à son service. Je fus intraitable, rappelez-vous. Et j'obtins succès, et je sais à présent que je suis en mesure de les accumuler les succès dans le temps qui me reste à vivre. Car l'inspiration, l'illumination, me sont apparues soudain en conversant avec l'Auvergnat le fils, un garçon sans exagérer qui par ailleurs gagne vraiment à n'être pas connu. Avez-vous en effet remarqué Pascale que chaque jour les contrariétés et les ennuis commencent dès que vous avez posé le pied par terre, qu'il s'agisse ou non d'un lit conjugal ? Oui certainement si j'en crois votre finesse. Alors que fait un individu ordinaire, je vous le demande ? C'est bien simple, rien. Il subit et ne fait rien d'autre et c'est cela justement qui le rend si ordinaire. Alors qu'un sujet d'élite comme je n'ai pas peur de m'auto-baptiser, lui, réagit. Réagit plus précisément en écrivant à toutes celles et ceux qui lui pourrissent la vie. En écrivant pour tout dire à tout ce qui ressemble à une autorité constituée. Je me sens capable dès aujourd'hui de rédiger un volume de trois cents pages au bas mot qui se présentera sous la forme d'une avalanche de lettres de récriminations et de plaintes adressées à tout ce que notre pays compte d'institutions (d'ailleurs, pour me faire la main, je vais peut-être commencer par expliquer à Monsieur Charles tout ce qui ne va pas dans notre Société, tout en regrettant tout de même que la sécurité m'oblige à utiliser un pseudo). Mais en tout cas, faites-moi confiance, Conseil constitutionnel, PMU, Télécom, Syndic des copropriétaires de ma résidence, Ministère de l'Intérieur, Chef de l'État, personne n'échappera plus désormais à ma plume vengeresse et impitoyable. Et je pousserai sans vergogne la finesse, dans le but pervers de désorienter les récipiendiaires de mes écrits, jusqu'à me faire passer pour un redoutable imbécile, ce pour quoi admettez-le je n'ai jamais eu besoin de me forcer. N'est-ce pas que ce projet grandiose vous laisse bouche bée ? Et je devine déjà votre scepticisme, hein ! C'est bien beau, vous dites-vous, d'écrire un best-seller ou un prix Goncourt, mais après ? Eh bien après, Pascale, j'ai la réponse toute prête : je répondrai point par point et en détail à toutes les conneries que je me serai préalablement adressées. Je démonterai impitoyablement la mauvaise foi, le cynisme, l'humour lamentable de mon interlocuteur, et je n'hésiterai pas à m'attaquer férocement à sa vie privée, à dénoncer ses perversions et ses innombrables turpitudes. Je mettrai son ignoble passé sur la place publique. Pour que force reste à la loi et à la morale. Et je vous précise que non, aujourd'hui, je n'ai rien fumé.


Objet:

Re: LE POTENTIOMETRE CET INCONNU

Date:

Wed, 28 Feb 2001 09:37:18 +0100

De:

Pascale Le Moelle Internal

Société:

Chardat Aviation

A:

Michel Pé

Bonjour,

Je remarque, à mon grand regret, que vous n'avez pas utilisé ladite matrice préposée aux comptes rendus pour rédiger ces quelques lignes fort intéressantes. Néanmoins, je ne vous en tiendrai pas rigueur, votre analyse étant, une fois de plus, très instructive. Ainsi, je comprends mieux pourquoi ce brillant sujet soulève tant et tant de polémiques, vos explications sont claires et concises. Il serait, à mon avis, très important que vous participiez plus souvent à toutes ces réunions, ne serait-ce que pour m'en rendre compte, afin de parfaire ma connaissance technique.

Merci.

Michel Pé a écrit:

Il y en a en réunion ils passent leur temps à faire les intéressants, ou à dormir, ou à ricaner bêtement, ou à poser des questions ridicules. Eh bien moi pas. Moi je reste coi et je note tout. Et je vous le prouve :

AFFAIRE DCV CONTRE POTENTIOMÈTRES BMC

C'est mardi gras aujourd'hui, vous avez remarqué mon déguisement ? Et celui de mes pairs et de mes supérieurs ? Quatre étaient en chemise, deux avaient gardé leur veste, un seul était en pull-over gris tout rigolo. Un véritable chatoiement. Le carnaval de Rio. Seule la cravate était unanime. Moi quand j'étais enfant on allait de maison en maison avec des masques et on nous donnait des bonbons. Ici il y a les masques mais pas les bonbons. Deux heures, vous m'entendez, deux heures et plus que ça va se passer à essayer de sodomiser une mouche. Tenez-la moi bien, dira l'un. Je trouve pas l'orifice, que prétendra l'autre. Delta vé égal moins rot sur epsilonne, hurlera encore quelqu'un. C'est vous qui le dites, ergoteront encore plusieurs. Conduction par effet de tunnel, c'est dans la littérature, qu'ils rétorqueront. La piste potentiomètre qu'ils disent est très chargée. Moi aussi bon Dieu ça m'est arrivé d'être très chargé, et pas en polymère de friction, faites-moi confiance, et pourtant je m'en vante pas plus pour ça. C'est dur savez-vous Pascale d'être un spécialiste du potentiomètre. Ça m'est tombé dessus il y a quinze ans, j'avais rien demandé à personne. À l'heure que j'écris ces lignes la mouche est en train de hurler de bonheur. On en est à savoir s'il vaut mieux pour le curseur moins de brins plus gros ou plus de brins moins fins. Et à se demander s'il est mieux que le brin soit raide ou mou. Ah nom de Dieu j'en peux plus, je craque ! Ah si mon fils pouvait se casser le bras dans la cour de l'école ! Vous viendrez Pascale avec votre grand sourire, je suis confuse, Monsieur Pé, l'École Primaire vous demande. Et moi alors je ferais semblant de chipoter. Dites leurs-y que je suis occupé, que je répondrais du tac au tac. Voui voui, mais y disent qu'y s'est cassé le bras, que vous feriez intelligemment. Alors moi je prendrais un air embêté, je suis vraiment désolé, je m'excuse énormément, ça commençait vraiment à devenir intéressant, et je dirais à l'autre à ma gauche, François, tu me raconteras la fin demain matin. Et au lieu de ça gros soupirs et baîllements étouffés. Et voilà, et fantasmes, et encore fantasmes, et ça fait une demi-heure de plus encore que ça dure et n'on voit pas la fin. This is the end, the end, my only friend, the end. Un pétard, par pitié !

Objet:

STREAM OF CONSCIOUSNESS

Date:

Wed, 28 Feb 2001 15:10:47 +0100

De:

Michel Pé

Société:

Chardat Aviation

A:

Pascale Le Moelle

Les écrivains capables de l'exprimer se comptent sur les doigts d'une main. James Joyce, William Faulkner, Marcel Proust, Céline et moi.


Objet:

Re: JOURNÉE DE LA FEMME, SEMAINE DE L'HOMME

Date:

Thu, 08 Mar 2001 11:12:11 +0100

De:

Pascale Le Moelle Internal

Société:

Chardat Aviation

A:

Michel Pé

Ces précisions me sont chères d'autant plus qu'elles ne font pas partie du programme de formation de Champs Langues... Cet organisme de haut niveau certes, qui emploie de très nombreux professeurs dont la compétence n'est plus à prouver, n'a qu'un seul défaut : le côté "pure british" des cours et surtout des vidéos n'a rien d'exceptionnel, c'est presque ennuyeux.

Michel Pé a écrit:

Depuis ce matin que je vous ai vue ainsi merveilleusement vêtue, semblable à une geisha de très haut niveau et très au-dessus de mes moyens, je ne cesse plus de fredonner l'air fameux de Madame Butterfly, Sur la mer calmée. Mais savez-vous Pascale que "butterfly" est ce que l'on appelle en cours d'anglais un faux ami ? Contrairement à "barfly", qui se traduit littéralement et quelque peu péjorativement par "mouche de bar", la traduction française du mot de "butterfly" est "papillon" et rien d'autre. Si vous ne me croyez pas, regardez dans l'Arabe. Et il faut le savoir si l'on veut éviter d'être ridicule en société, en disant, par exemple : "Chérie, pour ton anniversaire, tu vas rire, je t'emmène à l'Opéra. Je nous ai pris cet après-midi deux sièges pour Madame Mouchabeurre, de Jacques Homo Pissenlit."

Objet:

SOYONS SÉRIEUX POUR UNE FOIS

Date:

Fri, 09 Mar 2001 15:31:58 +0100

De:

Michel Pé

Société:

Chardat Aviation

A:

Pascale Le Moelle

Hé oui Pascale, je devine votre excitation naissante, c'est vendredi et youpi c'est vendredi. Je vous sens déjà toute fébrile, frétillante et émoustillée, attendant mes écrits hebdomadaires avec une impatience bien mal dissimulée. Vous vous réjouissez à l'avance, n'est-ce pas, de mes imminentes saillies. Et je me sentirais assurément mortifié, vous le savez bien, si je devais, même involontairement, vous décevoir si peu que ce soit. Hélas cette semaine, par un malheureux concours de circonstances, j'ai été involontairement contraint de travailler quelque peu sur des matières triviales. C'est pourquoi je ne suis pas en mesure, faute de disponibilité, de vous faire profiter d'un texte récent. Ce que je vous poste aujourd'hui remonte à quelques années, lorsque j'étais encore un peu sérieux et, je l'avoue, vaguement naïf. Et je crains hélas que si vous espérez ce soir sous votre couette lire avec délectation je ne sais quelles gaudrioles ou grivoiseries, vous ne soyez cruellement déçue. C'est un texte néanmoins que sans me vanter excessivement vous auriez tort de prendre à la légère. Il est je vous l'assure extrêmement réflexif, et pétri, pour ne pas dire bourré, de notations sociologico-philosophico-psychologiques extrêmement intéressantes bien que passablement ardues, Pascale, mais dont l'aridité, l'austérité et la rigueur, que je vous concède, ne vous rebuteront cependant pas, je le souhaite vivement, de manière rédhibitoire dans votre lecture. Je connais votre culture, je sais pour l'avoir plus d'une fois observé que la difficulté littéraire et la méditation intensive ne vous effraient point. Et de mon côté, je commence je vous l'avoue à être un peu las de me faire passer trop souvent pour un sinistre pitre. Il vient un moment où les musiques s'éteignent, où les lumières se taisent, et où les traits fardés du clown vieillissant apparaissent enfin dans toute leur pathétique détresse ; le moment où l'homme pour tout dire se met à nu. C'est dans cet état d'esprit que j'ai donc tenté naguère de rédiger une sorte de bref traité, faute de temps inachevé hélas, une modeste étude ethnologique en somme, conduite selon la méthodologie rigoureuse employée entre autres par Claude Lévi-Strauss dans Tristes Tropiques, et qui est l'aboutissement et la conséquence pour ainsi dire entomologique d'une recherche personnelle étalée quasiment sur un quart de siècle. D'ailleurs, Pierre Bourdieu lui-même a fait récemment au Collège de France, sur un sujet avoisinant, et sans que nous nous concertions le moins du monde, une communication des plus remarquées. C'est pour vous dire qu'en vous offrant ce texte, Pascale, je vous place véritablement très haut dans mon estime. Vos commentaires, vos critiques, vos notes de lecture, il va sans dire, seront les bienvenus.


Objet:

JE N'EN PEUX PLUS

Date:

Mon, 19 Mar 2001 10:43:32 +0100

De:

Michel Pé

Société:

Chardat Aviation

A:

Pascale Le Moelle

Je vous en prie, foutez-moi le fichier crachements au § 2.2.2 de équip 37915 sans bousiller la suite du document et renvoyez-moi le tout par la poste. Merci. Et surtout ne m'expliquez rien.

Objet:

Désolé, je peux pas m'en empêcher

Date:

Thu, 29 Mar 2001 09:34:16 +0200

De:

Michel Pé

Société:

Chardat Aviation

A:

Pascale Le Moelle

Moi je vais vous dire cette opération D-Day comme ils appellent ça, ça me plait pas trop. Parce que les deux cents jeunes ingénieurs quand ils vont voir :

- Très gros salaire

- Énormes avantages sociaux

- Activités principales : dormir, fumer, boire du café, rigoler avec les secrétaires, déjeuner chez Arlette, lire Libération, passer des coups de fils personnels aux États-Unis, échanger des histoires salaces avec le voisin d'en face, envoyer des e-mails débiles, écrire des romans imbéciles, gérer ses comptes bancaires, apprendre par coeur Voyage au bout de la nuit, étudier le calendrier afin d'optimiser les prises de jours de congés, régler ses problèmes administratifs personnels et boire énormément d'eau.

Je le sais d'avance moi, ce qui va se passer :

Y'A DEUX CENT FEIGNANTES ET FEIGNANTS QUI VONT VOULOIR ME PIQUER MA PLACE !!!

Objet:

Re: Les affaires reprennent ...

Date:

Thu, 29 Mar 2001 11:44:16 +0200

De:

Pascale Le Moelle Internal

Société:

Chardat Aviation

A:

Michel Pé

Ce n'est pas très encourageant comme comparaison, je passe pour cette fois-ci... Sans rancune et à plus tard !

Michel Pé a écrit:

Je pense que c'est une très bonne idée. Je vous crois de taille à surpasser Marguerite Duras. Et vous pourriez même vous lancer dans le cinéma. Le regretté Pierre Desproges ne disait-il pas ? "La Marguerite, elle a pas écrit que des conneries. Elle en a aussi filmé."


Pascale Le Moelle a écrit:

Merci... Eh bien, voilà, une page de plus à mettre dans mon "dossier" ! Je crois que je vais me mettre à écrire aussi, qu'en pensez-vous ?

Objet:

PETIT COMPLÉMENT AU MANUEL DE SURVIE

Date:

Mon, 02 Apr 2001 09:47:48 +0200

De:

Michel Pé

Société:

Chardat Aviation

A:

Pascale Le Moelle

J'avais oublié le meilleur :

Celui qui éprouve un mépris profond pour l'eau minérale

Son comportement en réunion est hautement variable et imprévisible. Tout dépend, premièrement, de la manière dont il aura vécu la soirée précédente ; secondement, de l'heure à laquelle se tient la réunion, à savoir : avant, ou après déjeuner. On pourra donc tristement constater, selon les circonstances : une épouvantable gueule de bois, le privant quasiment de l'usage de la parole et le rendant totalement imperméable à tout événement extérieur ; un atroce état de manque, se traduisant par une agitation insensée, par des tremblements et des nausées incontrôlables, par une diction terriblement mal assurée, le tout accompagné de terrifiantes sueurs froides ; un état de complète hébétude, proche de la catalepsie; ou enfin, à l'inverse, une euphorie des plus déplacées, se manifestant par une propension redoutable à faire profiter l'assistance d'une ironie, d'une grossièreté et d'une agressivité totalement inconvenantes, assorties généralement d'une collection d'aphorismes et de bons mots qu'il est bien le seul à trouver comiques.

L'alcoolisme présente tout de même un avantage conséquent ; s'agissant d'une maladie honteuse, résultant le plus souvent d'un effrayant amoncellement de catastrophes personnelles, personne, même la plus épaisse des brutes, ne s'aventurera jamais à adresser des réflexions désagréables à un poivrot.

Quelques-uns d'entre eux s'imaginent que personne ne s'en est jamais aperçu. Mais la plupart, lorsqu'il leur arrive d'être lucides, savent bien que tout le monde dans la Société, du directeur au coursier, est parfaitement au courant. Dans les deux cas, ils en usent et abusent avec une délectation d'autant plus forte que leur esprit embrumé ne leur permet plus depuis bien longtemps de distinguer le vrai du faux et le bien du mal.

Si par hasard, une fois la réunion terminée, le malade alcoolique devait en conserver le moindre souvenir, celui-ci serait naturellement dépourvu de tout rapport avec la réalité.

Conclusion: C'est très souvent une personne sensible et attachante. Ce peut être aussi un complet abruti. De toute façon, mieux vaut éviter de le fréquenter. Le seul avantage que l'on puisse espérer en retirer, c'est de devenir pire que lui.

Objet:

Chanel

Date:

Fri, 13 Apr 2001 10:33:52 +0200

De:

Michel Pé

A:

Pascale Le Moelle


Putain y se mouchent pas du coude chez les Le Moelle ! Y s'habillent pas chez Tati apparemment. Dites donc vous avez pas peur un peu des fois que le banquier y finisse sa carrière à l'agence BNP de Fresnes ? Je sais bien que les clients par définition c'est fait pour être arnaqué mais faut pas trop abuser malgré tout, hein ?

Objet:

ELLE EST FRAÎCHE MA SPÉCIFICATION

Date:

Tue, 24 Apr 2001 16:06:38 +0200

De:

Michel Pé

A:

Pascale Le Moelle

Veuillez numéroter l'objet et le mettre dans le circuit d'approbation. Ah que je vous trouve aujourd'hui bien printanière et pigeonnante Pascale. Mon antidépresseur préféré c'est vous.

Objet:

C'est nous les pros du phénix

Date:

Wed, 02 May 2001 11:28:00 +0200

De:

Michel Pé

A:

Pascale Le Moelle

Ci-joint trois documents qu'ils sont bons à signer. Je vous aurais bien envoyé un brin de muguet avec, mais je me suis abstenu des fois que ça pût donner lieu à des interprétations tendancieuses et malveillantes. Et pourtant Pascale c'est vous ma petite fée clochette et moi votre Peter Panpan.

Objet:

Poésie

Date:

Thu, 03 May 2001 10:29:00 +0200

De:

Michel Pé

A:

Pascale Le Moelle

En vous apercevant ce matin dans les toilettes, telle un arc-en-ciel sous un ciel d'orage, j'ai été saisi d'une fièvre poétique violente, et en l'espace d'un instant j'ai composé ces deux superbes alexandrins :

"Quand je vous vois toute vêtue de turquoise

Ce n'est pas étonnant que je me pamoise"

Ne dirait-on point, au bas mot, de l'Apollinaire ? Surtout qu'il n'y a pas de ponctuation.

Objet:

DE LA PLUS GRANDE ATTENTION

Date:

Wed, 27 Jun 2001 11:06:58 +0200

De:

Michel Pé

A:

Pascale Le Moelle

Pourriez-vous numéroter ça d'urgence, je voudrais le donner à la signature aujourd'hui.

Thanks you in advance, my sweet little chickadee.


Objet:

Je suis nul

Date:

Wed, 27 Jun 2001 14:35:06 +0200

De:

Michel Pé

A:

Pascale Le Moelle

Obsédé par votre tailleur rose d'avant-hier, je vous ai envoyé le document avant d'avoir enregistré les modifications. Mon Dieu, quel con ! Me pardonnerez-vous ?

Objet:

VENDREDI C'EST POÉSIE

Date:

Fri, 29 Jun 2001 10:43:44 +0200

De:

Michel Pé

A:

Pascale Le Moelle

Vous voyant ainsi toute de rose vêtue

Je n'en pouvais plus d'admirer votre tailleur

Je sais, mes alexandrins ne riment pas, mais je l'ai fait exprès pour que ça ne soit pas vulgaire. Délicate attention, ne croyez-vous pas ?

Objet:

GOD SAVE THE QUEEN

Date:

Mon, 20 Aug 2001 16:30:36 +0200

De:

Michel Pé

A:

Pascale Le Moelle

Je sais bien que ça ne vous intéresse pas ce que je vais vous raconter, vous qui il y a à peine quelques jours deviez être encore en train de vous faire dorer voluptueusement l'épiderme sur quelque plage paradisiaque, vêtue comme j'ose à peine l'imaginer, langoureusement étendue sur le sable chaud, somnolant doucement entre un recueil de mots fléchés et le dernier roman de Barbara Cartland, ce tandis que Florence au bord de la plage faisait des châteaux de sable avec son petit seau et sa pelle, et sans oublier le valeureux et attentionné banquier qui ne cessait de vous enduire délicatement, de la tête aux pieds, d'une huile solaire exotique évoquant des archipels lointains ; non, certainement, ça ne vous intéresse pas, disais-je, mes histoires ; mais je veux quand même que vous sachiez que moi, pendant les vacances, je suis allé en Angleterre.

Et que, contrairement à ce que prétendent certaines rumeurs malveillantes et anglophobes, on y boit et mange très bien. Sachez que le thé anglais, par exemple, est infiniment plus raffiné que le nôtre. Il est incroyablement onctueux, crémeux, d'une magnifique couleur brune ou ambrée selon les marques, alors que le thé français, bien souvent, fait beaucoup trop de mousse, est un peu trop amer et manque terriblement de fraîcheur. Et de plus, en Angleterre, on ne lésine pas sur la quantité. On le sert carrément, le thé, dans des verres de cinquante centilitres. Il m'est arrivé d'en boire jusqu'à huit en une après-midi sans éprouver la moindre lassitude.

Et la nourriture, me direz-vous. Eh bien parlons-en, de la nourriture. Jamais, je vous le dis, je n'ai mangé avec autant d'appétit. Chaque repas était une divine surprise. Une fête pour les yeux, un délice pour le palais, à quoi venait s'ajouter cette merveilleuse et inimitable odeur de friture qu'on ne rencontre nulle part ailleurs. Je me suis régalé matin, midi et soir, sans jamais aucune exception. Je suis rentré en France la mort dans l'âme, tout à la fois terriblement dépité à l'idée de devoir me réaccoutumer tristement à notre médiocre cuisine nationale, mais cependant encore sous le charme de tant de souvenirs émerveillés du raffinement de la cuisine britannique, et aussi, ne l'oublions pas, de la finesse, de la courtoisie et de l'intelligence de la population anglaise, que l'on a bien tort de mésestimer.


Je n'ai connu, figurez-vous, pendant tout ce séjour de rêve, qu'un seul et unique très léger désagrément, si minime que je pourrais à vrai dire m'abstenir de le mentionner si je n'étais pas, comme vous le savez, si extrêmement soucieux d'exhaustivité. Donc, un soir où je dégustais, pour un prix extrêmement modéré, un succulent minted roast lamb, très bien cuit comme toujours, j'ai gloutonnement et par mégarde avalé de travers un petit pois, pourtant à peine plus gros qu'une balle de golf. Ce qui m'a valu le plaisir involontaire de passer quatre jours à l'hôpital local, après que la police et les pompiers soient intervenus de manière admirable et m'aient traité avec une politesse et un sang-froid sur lesquels notre pays ferait bien de prendre exemple. Soit dit en passant d'ailleurs, dans les hôpitaux anglais, la nourriture est absolument exquise et les infirmières particulièrement avenantes, peu farouches et d'un physique très agréable de surcroît. Mais revenons à nos moutons, comme on dit là-bas, car c'est à partir de là que l'anecdote devient cocasse.

Car savez-vous ce que m'a appris le chirurgien qui me l'a extrait, le petit pois ? Non sans doute ; vous n'êtes point assez familière des us et coutumes britanniques et c'est bien dommage car cela vous serait bien utile pour votre travail. Enfin, passons. Eh bien, croyez-le ou non, Pascale, le petit pois anglais est couramment utilisé comme munition pour la chasse au sanglier. Une seule décharge de petits pois entre les deux yeux et la bête se retrouve pour ainsi dire sans tête. Évidemment, vous vous en doutez, le petit pois n'est pas adapté pour le canard ou le perdreau. Mais l'Anglais n'est jamais à court de ressources. Aussi, pour ce type de chasse, charge-t-on les cartouches avec des petits morceaux de haddock frits, ce qui permet de ne pas déchiqueter totalement le volatile.

Hein, l'eussiez-vous cru si ce n'était pas moi qui vous l'avais dit ? Assurément non.

Bien. Je crois que c'est assez de sociologie pour aujourd'hui. La prochaine fois, je vous entretiendrai des chauffeurs de bus, camions et taxis londoniens, et du comportement et du vocabulaire qu'ils utilisent lorsqu'ils aperçoivent une voiture étrangère.

Objet:

DE LA PLUS HAUTE IMPORTANCE

Date:

Wed, 22 Aug 2001 11:22:56 +0200

De:

Michel Pé

A:

Pascale Le Moelle

Bonjour. Je suis le document DT.EQUIPE 38622-1. Vous voudrez bien me chronoter, me tirer, et me donner à Pascal Laoui pour signature. Je m'en réjouis à l'avance.

Objet:

Travaillez donc un peu, pour une fois

Date:

Tue, 09 Oct 2001 11:28:27 +0200

De:

Michel Pé

A:

Pascale Le Moelle

Chère Bianca,

En cette fin de matinée radieuse d'octobre, alors que les feuillages commencent à peine à prendre leurs couleurs automnales, voici trois documents dont je ne suis pas peu fier, qui m'ont demandé une réflexion intense et sur lesquels j'ai énormément transpiré. Vous voudrez bien chronoter, prodiger, et surtout m'imprimer avec soin. D'avance merci.

Et savez-vous ce que disent les Arabes ? Taliban et t'as li mauvais.

Objet:

Voyez donc un peu comme je suis débordé

Date:

Wed, 10 Oct 2001 10:34:20 +0200

De:

Michel Pé

A:

Pascale Le Moelle

Mon ange,

Ceci est une note EQUIP frappée par mademoiselle Annie, et que je l'ai ensuite un peu modifiée. Ça fait que vous la renvoye mais il faudra me la montrer avant de la mettre dans le parafleur à cause qu'il y a une pièce jointe que c'est moi qui l'ai. Je crois que c'est clair, hein ?

Bon alors je change de sujet. Est-ce que vous pourrez m'envoyer ASAP un serrurier pour changer la serrure gauche de mon bureau rapport que j'ai perdu la clé ? La droite, c'est pas la peine, je l'ai, et en plus je ferme jamais.

Objet:

On est là pour travailler, pas pour rigoler

Date:

Fri, 12 Oct 2001 09:35:12 +0200

De:

Michel Pé

A:

Pascale Le Moelle

Q : Monsieur et Madame Palèrebiensolidecédetourla ont un fils. Comment s'appelle-t-il ?

R : Oussama

Objet:

Re: On ne cite pas de noms

Date:

Thu, 08 Nov 2001 15:42:05 +0100

De:

Michel Pé

A:

Pascale Le Moelle

VLADIMIR ! PUTAIN D'ADÈLE ! VOUS VOUS REPRÉSENTEZ LE QI ? MOINS D'UNE HEURE DE RÉFLEXION ! HEUREUSEMENT QUE J'AI FINI MA JOURNÉE DE TRAVAIL, JE SUIS ÉPUISÉ..

Pascale Le Moelle a écrit :

C'est cela, le néant ... savoyard ?!!!

Pour la peine, vous avez gagné une devinette :

Monsieur et Madame Pourfairlavésèle ont un fils.

Comment se prénomme t-il ?

Pascale Le Moelle a écrit :

Je ne comprends pas plus, mais cela ne fait rien...

Michel Pé a écrit :

Vous avez raison. On n'insulte pas le néant.

Pascale Le Moelle a écrit :

Perdu quoi ? Perdu qui ?

Michel Pé a écrit :

Me voilà rassuré. Je craignais qu'on ne l'eût perdu.


Objet:

Un rien vous habille

Date:

Tue, 27 Nov 2001 16:44:13 +0100

De:

Michel Pé

A:

Pascale Le Moelle

Savez-vous ce que j'ai pensé ce matin en vous voyant habillée en Rita Hayworth dans Gilda moins les gants ? Eh bien que très certainement la bourka vous irait également très bien. J'en ai vu à la télévision de très seyantes et chatoyantes. Le seul inconvénient, je le crains, c'est pour faire passer la cuillérée de yaourt à travers la grille. Notez cependant qu'avec une paille ça doit marcher très bien. Soyons modernes et imaginatifs, que diable !

Objet:

J1

Date:

Thu, 29 Nov 2001 16:48:09 +0100

De:

Michel Pé

A:

Annie Plin

Ça marche d'enfer, Annie. Pas une goutte depuis hier soir minuit (oui, parce que j'ai oublié de te dire qu'après le Muscadet, je suis allé me finir à la bière dans un bistrot arabe). Mais là, tel Ben Laden dans sa grotte, je résiste avec une détermination indomptable. Dans un quart d'heure, un Perrier chez Arlette, deux packs de Coca chez Ahmed, et hop, direction la télé.

Objet:

Re: On me dit jamais rien à moi

Date:

Fri, 30 Nov 2001 15:10:35 +0100

De:

Pascale Le Moelle

A:

Michel Pé

Références:

Désolée, mais :

1°) Point de harpie chez nous

2°) Point de poudrage de nez ...

Michel Pé a écrit :

Qu'est-ce qui se passe encore nom de Dieu ? Où est ma fiche de paie ? Je suis viré, hein, c'est çà ? Pourquoi on me l'a pas dit ? Et ne me dites pas non plus que Monsieur Charles a déposé le bilan ? Et ne me dites pas aussi, pendant que vous y serez, que c'est parce que la harpie elle est malade (qu'elle dit), et que vous êtes débordée, alors que vous passez la journée à vous poudrer le nez en téléphonant à vos soupirants.

Objet:

J2

Date:

Fri, 30 Nov 2001 17:04:06 +0100

De:

Michel Pé

A:

Annie Plin

Figure-toi Annie que je sors de chez le docteur où que je suis allé faire mon shopping en antidépresseurs et anxiolytiques. J'en ai profité pour lui parler deux mots de ton cas, par curiosité, et figure-toi qu'il m'a dit que l'inflammation de l'oesophage, c'est très fréquent chez les actrices de films pornographiques et qu'on n'a pas encore compris pourquoi. Le docteur il m'a dit aussi qu'il était bien content que j'arrête de boire et que c'était dommage que j'y aie pas pensé plus tôt.

Objet:

Re: J'ai le blues

Date:

Fri, 07 Dec 2001 15:40:52 +0100

De:

Michel Pé

A:

Pascale Le Moelle

Eh bien, on peut dire que vous remontez le niveau. Vous ne faites pas dans le graveleux, vous.

Je ne connais pas ce livre dont vous parlez, mais vous avez raison, la drôlerie et la tristesse sont souvent indissociablement mêlées. Je crois que je fais partie du club.

Les grands humoristes étaient souvent des gens très tristes. Saviez-vous que Pierre Dac a un jour tenté de se suicider ?

Pour le week-end je vous offre cette citation de Lewis Carroll.

"Nous ne sommes après tout que des enfants vieillis, qui essaient de s'amuser un peu avant de mourir."

Pascale Le Moelle a écrit :

Je veux bien vous écrire, mais en ce moment, je manque de temps. Je prends 5 mn, car parmi le flot de mails qui défilent sur mon écran, bien peu ont la "fraîcheur" des vôtres.

Je lis, en ce moment, un livre qui, de prime abord, se dit sérieux

"Les hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus".

C'est un ouvrage de psychologie ... moi, je le lis comme j'ai lu "La conjuration des imbéciles" et, malgré tout le respect que je dois à l'auteur (qui a tout de même su écrire 3 suites !...), je m'amuse bien. C'est à la fois drôle et triste. Drôle parce qu'il faut être un peu torturé pour analyser de cette façon-là es états d'âme de l'être humain, triste . Pour les mêmes raisons !!!

Michel Pé a écrit :

Pourquoi que vous m'envoyez jamais des mails à moi ? Tous les après-midis je garde un oeil rivé sur l'icône en me disant peut-être Pascale elle va m'envoyer un petit courrier gentil, que ça me distraira des conneries que je fais d'habitude. Coucou, comment ça va, est-ce que vous êtes bien réveillé, est-ce que c'était bon chez Arlette, des trucs comme ça. Et des fois, c'est pas interdit de rêver, que vous allez carrément me déclarer votre flamme, puisque je suis trop timide pour oser vous déclarer la mienne. Et que là les portes du paradis s'ouvriraient en grand. Vous vous rendez compte, Pascale, avec les vacances qu'on a, le nombre d'après midis qu'on pourrait prendre pour aller nous promener main dans la main dans le Parc de Saint-Cloud ? Deux par mois, au bas mot. La vie est courte, Pascale. Ce n'est pas quand vous aurez soixante-dix ans qu'il faudra y penser.

Objet:

Re: CONFIDENCIEL DÉFENSE

Date:

Fri, 14 Dec 2001 15:17:39 +0100

De:

Pascale Le Moelle

A:

Michel Pé

Je suis au regret de vous informer que, par suite d'une rupture de stock, nous ne disposons pas de l'article demandé. Nous vous proposons, si vous le souhaitez, un article semblable d'une valeur équivalente.

Pour de plus amples informations, nous contacter.

Michel Pé a écrit :

Figurez-vous que demain soir je dîne avec une vieille copine que j'ai. Si je pouvais lui offrir un bel agenda Société petit format, je suis sûr qu'elle n'aurait plus rien à me refuser. Merci d'avance. Pas un mot à Annie, surtout, elle est jalouse comme une tigresse.


Objet:

Re: CADEAU DE NOËL

Date:

Tue, 18 Dec 2001 14:44:44 +0100

De:

Michel Pé

A:

Pascale Le Moelle

Je m'en bats l'oeil (et c'est pour être poli) des calendriers société. Des avions, des avions et encore des avions. A votre avis, à part nos Directeurs successifs, qu'Allah les protège, ça a déjà fait bander quelqu'un, un avion ?

Pascale Le Moelle a écrit :

J'ai reçu les calendriers société ; ils sont très moches comme d'habitude, aussi, je me propose d'agrémenter le vôtre de quelques fioritures qui, nonobstant votre demande, feront de 2002 une Eurose Année.

Michel Pé a écrit :

Alors moi, voyez, ce qui me plairait, c'est un calendrier personnalisé avec mon nom écrit dessus et puis une petite dédicace gentille, genre gros bisous ou autre chose. Et alors pour les photos, je trouve que vous seriez pas mal. Mais pas des photos sophistiquées faites par des professionnels, hein. Des photos faites avec un appareil jetable, que moi-même je pourrais les prendre. Des photos, en somme, n'est-ce pas, dans le plus simple appareil. Merci d'avance.

Objet:

Re: BOURRINS

Date:

Thu, 13 Dec 2001 10:42:03 +0100

De:

Michel Pé

A:

Annie Plin

UN SEUL F À ENFLURE, ESPÈCE DE MORUE ! TU AS QU'À JOUER, PUISQUE TU INSISTES :

- Mon cul sur la commode

- La main de ma soeur

- Avec de la vaseline

- Foufoune d'enfer

- Queue de béton

Annie Plin a écrit :

Mais c'est pas çà que j'veux, 5 bourrins, je vais jouer ce midi chez l'autre enfflure d'Auvergnat, alors inspire toi, pour le 69 c'est déjà fait et j'ai déjà gagné gros.

Michel Pé a écrit :

Le 69, dans la première, la deuxième, la troisième , la quatrième et la cinquième.

Annie Plin a écrit :

Cher Michou,

DONNE MOI 5 NUMEROS GAGNANTS

Objet:

Matrices

Date:

Mon, 28 Jan 2002 10:41:11 +0100

De:

Michel Pé

A:

Pascale Le Moelle

C'est plus la peine de vous faire du souci pour moi, mon ange. Grâce à une astucieuse combinaison de manoeuvres informatiques complexes, j'ai réussi à me refoutre le logo sur la matrice.

Objet:

Lady sings the blues

Date:

Wed, 06 Feb 2002 14:20:06 +0100

De:

Michel Pé

A:

Pascale Le Moelle

Ébloui ! Je trouve pas mes mots ! Des fois je me disais dans ma tête, nom d'une pipe en bois, c'est Jennifer Lopez et Billie Holliday réunies dans une seule et même personne.

Ah nom de Dieu ! Quand je pense que vous pourriez être ma fille !

Objet:

J'ai encore le blues

Date:

Fri, 22 Feb 2002 15:35:32 +0100

De:

Michel Pé

A:

Pascale Le Moelle

Un câlin, mon Dieu, un tout petit câlin avant de partir, je ne sais pas, moi, une de vos mains adorables effleurant mes cheveux grisonnants, l'esquisse d'une caresse sur la joue, ou même un regard, n'est-ce pas, un simple regard, et mon week-end solitaire serait embelli au point que je ne mettrais même pas les pieds dan un bistrot.

Au lieu de ça, le Croate me fait la gueule parce que je fume trop, et inversement parce qu'à cause de lui je me gèle les choses. Quel plaisir !

Misère!

Objet:

Plus galant que moi, on ne trouve pas

Date:

Fri, 19 Apr 2002 10:53:28 +0200

De:

Michel Pé

A:

Pascale Le Moelle

Bonjour, jeune et jolie Pascale. La raison de cet hommage matinal et inattendu, c'est que, partant en vacances ce soir pour trois semaines, pour ainsi dire et sans exagérer la perspective d'une éternité sans avoir la joie d'apercevoir votre charmante silhouette dans nos couloirs ni profiter du charme de votre conversation, j'espère ainsi maintenir une petite place dans votre coeur adorable, de sorte que cette séparation interminable me soit moins lourde à porter.

Ah ! Jeunesse pleine d'ivresse !

Objet:

Re: Plus galant que moi, on ne trouve pas

Date:

Fri, 19 Apr 2002 10:58:34 +0200

De:

Michel Pé

A:

Pascale Le Moelle


Dans ces conditions, voulez-vous que je prenne dès aujourd'hui deux billets pour les Iles Maldives, avec piscine, jacuzzi et tout le bazar ?

Pascale Le Moelle a écrit :

BONJOUR,

JE SUIS EN CONGES DU L22 AU L29 AVRIL 2002 INCLUS.

Objet:

Qui ne dit mot consent

Date:

Fri, 19 Apr 2002 11:45:01 +0200

De:

Michel Pé

A:

Pascale Le Moelle

Ça roule. Je vais chez Havas à midi. Annie naturellement nous accompagne. Vous me voyez aux anges.

Objet:

ON CAUSE DE MOI DANS LE POSTE

Date:

Tue, 14 May 2002 10:51:57 +0200

De:

Michel Pé

A:

Pascale Le Moelle

Ne manquez pas, ce soir, Le téléphone sonne à sept heures vingts sur France Inter. Le professeur Batel, qui n'est autre que mon alcoologue personnel, répondra en direct à toutes les questions que vous vous posez sur les méfaits de la bière et du pastis. Je ne serais d'ailleurs pas plus que ça surpris qu'il me cite en exemple comme étant l'un des plus brillants succès de sa carrière.

"J'ai connu il y a cinq ans, mesdames et messieurs, un ingénieur de très haut niveau qui était tombé très bas. Cet homme, en préparant obstinément et quotidiennement son doctorat ès bistrots, a désespéré tous ses directeurs. Il ne faisait plus qu'errer hagard. Sa libido n'était plus qu'un lointain souvenir embrumé par les effluves du whisky et de la Kronenbourg. Eh bien aujourd'hui, mesdames et messieurs, cet homme est comme neuf. Avec une redoutable efficacité il travaille à présent douze heures par jour en se nourrissant exclusivement de jus de tomates et de Badoit. Et ce, tout en observant attentivement et en subjuguant par la finesse de sa conversation toutes les jeunes femmes qui passent à sa portée. Mesdames et messieurs, lorsque je pense à cet homme, qui de plus fume très peu, l'émotion m'étreint."

Notez Pascale que ce que j'en dis c'est surtout pour vous. Parce que la cirrhose du foie, hein, ça n'arrive pas qu'aux autres. Je crois qu'il est plus que temps que vous arrêtiez net, c'est de ma part un conseil purement amical et désintéressé. Je vous en prie, prenez sans tarder rendez-vous d'urgence avec le professeur Batel et dites-lui que vous venez de ma part. Courage, Pascale !

Objet:

Trouyauteuse du Service

Date:

Thu, 27 Jun 2002 16:36:07 +0200

De:

Michel Pé

A:

Pascale Le Moelle

Merci, Merci et encore mille fois Merci de m'avoir présenté Virgine. 90D, au bas mot. Ah nom de Dieu, des coups de foudre pareils, ça arrive pas tous les jours. Je ne m'attarde pas davantage, il faut quand même que j'aille consoler Annie.


Objet:

Les déplacements c'est très dur rapport à la solitude

Date:

Wed, 10 Jul 2002 10:00:14 +0200

De:

Michel Pé

A:

Pascale Le Moelle

Coucou c'est moi. Vous pouvez m'envoyer plein de mots doux pendant deux jours, j'ai la messagerie qu'elle marche d'enfer sur le nouveau ordinateur que j'ai.

Objet:

Aujourd'hui c'est poésie

Date:

Thu, 11 Jul 2002 10:11:33 +0200

De:

Michel Pé

A:

Pascale Le Moelle

Ah, que j'eusse aimé hier soir que vous m'accompagnassiez dans ma longue promenade crépusculaire et romantique au bord du lac, encore magnifiquement éclairé par les derniers rayons du soleil couchant, au lieu que je demeurasse seul, une fois de plus, à converser avec les cygnes et les canards. Une prochaine fois, peut-être ? Hein ? D'accord ?

Objet:

C'en est trop

Date:

Wed, 02 Oct 2002 14:14:39 +0200

De:

Michel Pé

A:

Pascale Le Moelle

Vous seriez aimable, quand vous piquez vos crises d'hystérie, d'éviter les heures où les honnêtes gens se reposent. C'est terriblement traumatisant.

Objet:

RECHERCHE DES PERSONNES DISPARUES

Date:

Thu, 03 Oct 2002 17:41:12 +0200

De:

Michel Pé

A:

Pascale Le Moelle

Pour votre information, je suis chez Arlette pendant une petite heure (01 47 71 22 36), ensuite de quoi on peut me joindre à la brasserie Le Cercle, à Asnières (faire le 12), et enfin, sur le coup de minuit, chez moi (01 47 93 13 24), mais il vaut mieux ne pas m'appeler à ce moment-là, cela pourrait compromettre ma carrière.

Objet:

Le weekend va être torride

Date:

Fri, 04 Oct 2002 17:09:06 +0200

De:

Michel Pé

A:

Pascale Le Moelle

Ben bon véquende, Pascale mon ange, et toutes mes amitiés à belle-maman, hein. Essayez quand même de ne pas lui vider la soupière sur la tête.

Objet:

N'espérez pas vous en tirer comme ça

Date:

Tue, 05 Nov 2002 17:15:52 +0100

De:

Michel Pé

A:

Pascale Le Moelle

Elle était consentante, Monsieur l'inspecteur. Et même plus que ça. Voilà ce que leur dirai, aux flics. Dix ans, vous m'entendez, dix ans que j'ai subi ses avances et ses propositions malhonnêtes et que j'ai résisté tant bien que mal. Et puis voilà, je sais pas, une bière de trop, peut-être, et j'ai craqué. Notez, de vous à moi, hein, je regrette pas trop. Je suis même plutôt content. Franchement, la petite Pascale, elle vaut bien une garde à vue. Mais pas la taule, hein, faut pas exagérer, tout de même !

Objet:

Re: suite

Date:

Wed, 06 Nov 2002 09:22:46 +0100

De:

Michel Pé

A:

Pascale Le Moelle

Ben vous fatiguez pas, mon ange, je vais me répondre à votre place.

Monsieur,

Cette fois c'en est assez. C'est un scandale et une honte. Je vous rappelle que vous êtes ici pour faire avancer l'aéronautique, appliquer avec zèle, travail acharné et intelligence les directives éclairées de votre hiérarchie, et pas du tout, assurément, au prix exorbitant que coûtez à la Société, pour envoyer des messages graveleux à des jeunes femmes dont vous pourriez être le père. De plus, c'est vous, qui, depuis plus de dix ans, me poursuivez sans relâche de vos assiduités déplacées. Eh bien Monsieur, sachez que, pour me faire subir les derniers outrages, il faudra d'abord que vous me passiez sur le corps. Tenez vous le pour dit.

Pascale Le Moelle a écrit :

Je prépare une réponse.

Objet:

Re: suite

Date:

Wed, 06 Nov 2002 11:37:32 +0100

De:

Michel Pé

A:

Pascale Le Moelle

Ben allez-y, Pascale, lancez-vous. Ne me dites pas, vous qui à longueur de jour tapez des écrits directoriaux de très haut niveau socio-culturel, que vous n'avez pas acquis, à la longue, quelques notions de littérature. N'hésitez pas être caustique, à faire usage du sarcasme, de l'ironie et du compliment qui tue, sans oublier de me rappeler mes turpitudes passées, la gravité de mes troubles mentaux, et que sais-je encore.

Ou alors, carrément, parce je sais que c'est le cas, avouez-moi la une bonne fois pour toutes cette passion qui vous dévore, ouvrez-moi toutes grandes les portes de votre coeur et dites-moi enfin que je suis l'homme de votre vie.

Et alors là, faites-moi confiance, vous regretterez pas le voyage.

Pascale Le Moelle a écrit :

Non, vraiment, cette réponse n'est pas celle que j'aurais (j'utilise volontairement le conditionnel) écrite.


Objet:

Attention c'est pour le boulot

Date:

Fri, 08 Nov 2002 10:15:23 +0100

De:

Michel Pé

A:

Pascale Le Moelle

Donnez-moi mon ange dans les délais les plus brefs un numéro de DT.EQUIP qui s'appellera: PDT SOUTIEN. Sinon je ne peux plus travailler.

Suzanne takes your hands

And she leads you to the river

And the sun pours down like honey

On our lady of the harbor

And you want to travel with her

And you want to travel blind

For you've touched her perfect body with your mind

Objet:

Ah bordel, on rigole pas tous les jours

Date:

Mon, 18 Nov 2002 17:42:11 +0100

De:

Michel Pé

A:

Pascale Le Moelle

Je suis complètement naze, ma pauvre. Même pas eu le temps de lire Libé ! Et puis en plus je suis chagriné et contrarié, parce que votre cousin à la mode de Bretagne, l'adjoint du Directeur pour ainsi dire, voilà-t-il pas qu'il m'adresse plus la parole. Je comprends rien de ce qui s'est passé. Je me fais du reste un peu de souci pour sa santé, hein, moi entre nous si j'étais lui j'irais voir un docteur, mais j'ose pas lui conseiller, évidemment, vu nos relations un peu froides.

Donc c'était vendredi juste après la sieste, j'étais supercool et tout, et alors il rentre dans mon bureau et il me demande de lui mailer un truc. Et alors moi, ça me posait un problème. Déontologiquement, comme disait José, qu'Allah le protège, je pouvais pas répondre favorablement à sa demande. Sinon, vous pensez bien que je me serais mis en quatre. Alors je lui dis comme ça, calmement et poliment, hein, vous me connaissez : non. Il a eu l'air tout étonné, il a peut-être cru que j'étais bourré comme d'habitude et que j'avais pas compris, alors il m'a redemandé la même chose. Et moi, logique avec moi-même, j'ai redit : non. Et même, par souci d'explication et de pédagogie, et puis surtout pour pas le vexer, je lui ai dit que je préférais passer par la voie hiérarchique. Et alors là, je sais pas ce qui s'est passé, il a d'un seul coup comme piqué une crise de nerfs. Il est parti très brutalement du bureau, sans dire au revoir ni merci, et même il a hurlé quelque chose comme: "Puisque tu veux jouer au con avec moi, Michel (oui parce qu'à l'époque on s'appelait encore par nos prénoms), tu vas avoir de mes nouvelles et que ça va pas traîner". Et alors ce qui m'inquiète, voyez-vous, c'est qu'on est déjà lundi soir et que je suis toujours sans nouvelles. Le courrier s'est peut-être perdu, je sais pas. Si j'osais, j'irais le relancer, des fois qu'il ait oublié, mais j'ai peur qu'il le prenne mal.

Enfin bon, je sais pas pourquoi je raconte ça, c'est des gamineries tout ça, des petites farces sans malice, des jeux d'enfants vieillis, des incidents de parcours sans gravité en somme. Surtout que ce n'était de ma part absolument pas prémédité, vous savez bien que c'est pas mon genre. Nous sommes Pascale fort heureusement dans ce bâtiment une équipe soudée. Je suis bien certain que nous allons lui et moi retrouver bien vite notre belle amitié et continuer à marcher main dans la main pour que vive et triomphe l'aéronautique française.

Objet:

Leçon de français

Date:

Tue, 19 Nov 2002 16:56:03 +0100

De:

Michel Pé

A:

Pascale Le Moelle


J'ai la chance, imaginez-vous, d'avoir un copain de bistrot, il est correcteur au Monde. Ça fait qu'avec lui j'apprends plein de mots savants que même notre Directeur, qu'Allah nous le garde en bonne santé, je suis pas sûr qu'il les sache.

Et c'est pourquoi Pascale je vous le déclare sans ambages :

Je vous invite à venir poculer avec moi !

Objet:

J'ai pas débandé de toute la semaine

Date:

Fri, 22 Nov 2002 14:36:44 +0100

De:

Michel Pé

A:

Pascale Le Moelle

Ben je suis triste que vous êtes pas là cet après-midi, surtout que je vous ai pas aperçue ce matin. Alors tant pis, le petit compliment que je vous avais préparé pour vous embellir le véquende, vous l'aurez lundi matin, c'est bien aussi.

Oh Pascale, si vous saviez

Tout le mal que l'on me fait

Oh Pascale, si je pouvais,

Dans vos bras nus me reposer*

Et je cours toute la journée**

Dans le bruit et la fumée**

Et je vois des ombres s'entretuer

Oh Pascale, j'attendrai

Qu'au ciel vous veniez me retrouver

* Les bras, oui, certainement, c'est bien, mais le reste aussi, si on veut, n'est-ce pas ?

** Vous avez vu, là, c'est tout moi, surtout rapport à la fumée de Marlboro que j'arrive pas à m'en

débarrasser.

Objet:

J'ai oublié de préciser

Date:

Fri, 22 Nov 2002 15:22:33 +0100

De:

Michel Pé

A:

Pascale Le Moelle

En ce qui concerne le ciel, comprenez bien qu'il s'agit du septième. Pas de celui de Saint Pierre et tout le bordel. D'abord je suis pas pressé de claquer, et en plus je suis pas absolument certain d'être admis.

Objet:

Re: les oeuvres de Monsieur Pé ....

Date:

Wed, 12 Feb 2003 11:41:08 +0100

De:

Michel Pé

A:

Pascale Le Moelle

Références:

1 , 2 , 3

Sacré bon sang en me relisant je m'aperçois que j'ai oublié une des figures les plus aimables et même légendaires de la Société, je veux parler de l'inénarrable boute-en-train et séducteur qu'était l'excellent Monsieur Ruaputte, que si ne me trompe d'éléphant vous connûtes également, alors bibliquement ou non, évidemment cela ne me regarde pas.

Notez que puisqu'on parle de ça, je peux déjà vous proposer pour vos mémoires un titre des plus percutants:

ET LE TOUT À LA FORCE DU POIGNET !

Hein ? Ça en jette, vous trouvez pas ?

Pascale Le Moelle a écrit :

Que voilà une réponse bien tournée !

Figurez-vous, que moi aussi, j'ai décidé, médaille d'honneur du travail oblige, d'écrire mes mémoires. Certes le registre sera quelque peu différent du vôtre, mais, les anecdotes ne manqueront pas. Je pense par ailleurs, en écrire les premières lignes après cette soirée grandiose que sera le jeudi 27 février - grandiose et mémorable qui sait ? - et à laquelle vous me ferez l'honneur de participer.

Michel Pé a écrit :

Ah ben ça me fait plaisir un compliment pareil surtout que c'est pas tous les jours que ça arrive. Au point que ça me donne envie de m'y remettre. Parce que, vous remarquerez, ça se termine en 1996 et que la fin est un peu tristounette et désabusée. Mais depuis, il s'en est passé des choses et même des rigolotes. Rappelez-vous, Pascale, la saga du moteur de vérin de PH, l'odyssée du potentiomètre BMC, la bonne humeur de Monsieur Indiana, le calme à toute épreuve de Monsieur Croissant, et en plus vous avez pas tout connu. On se serait cru en ces temps là dans une boutique de farces et attrapes.

Mais le monde a changé et nous avec. Déjà, pour commencer, à la surprise générale, nous avons changé de Directeur, et il est certain que les choses ne sont plus tout à fait ce qu'elles étaient, surtout en ce moment que le 8 doit voler en 2005. Moi d'ailleurs, je serais Monsieur Charles, je leur écrirais, au Salon, pour demander un report de six mois minimum.

Et alors, au fil de ces années, des personnages jusqu'alors secondaires et, osons le dire, un peu effacés, ont depuis lors donné la pleine mesure de leur talent. Ils méritent bien une petite biographie. Je vous en prends un au hasard, mon camarade de chambrée, Roland Kurkovic. Eh bien je me fais fort d'en faire quatre pages d'assassinat en règle.

Et puis, ne l'oublions pas, nous avons aussi touché de la chair fraîche. Je pense en particulier à Mademoiselle Annie, dont la présence parmi nous fait inutilement saliver la totalité du bâtiment depuis quasiment deux ans. Encore que j'en connais qui n'ont pas encore dit leur dernier mot. Elle aussi, faites-moi confiance, aura droit à un chapitre, et torride en plus.

Alors je vais peut-être quand même juste un peu modifier le titre. Au lieu que ça soiye "C'est complètement idiot ce que vous venez de dire", ça va être "C'est complètement idiot ce que tu viens de dire". C'est plus convivial, hein ?

Pascale Le Moelle a écrit :

Ou comment transformer un voyage de 2ème classe en Classe Première, et sans supplément ! Quand je pense que ce soir, dans le train, je pourrai lire, tranquillement, la suite trépidante des tribulations de" qui vous savez", les visages hagards, voire stupides que montrent les voyageurs de ces tristes trains de banlieue me paraîtront presque drôles !

Objet:

Re: quinzaines

Date:

Tue, 25 Nov 2003 15:19:10 +0100

De:

Michel Pé

A:

Véronique Nicot

Suite à une demande de Monsieur Pé, pouvez-vous envoyer un plombier ? Le radiateur est bloqué ouvert et le robinet est cassé. Merci.

Véronique Nicot a écrit :

Suite à une demande de Monsieur Lefuneste, pourriez-vous me rendre vos feuilles de quinzaines de novembre aujourd'hui ? Merci