Michel Pé
7 Rampe du Pont
92 Courbevoie
Courbevoie, le 17 novembre 2003,
Monsieur ,
Je me permets de contester le bien-fondé de la contravention ci-jointe, pour le motif ci-après.
Le numéro 12 de la rue Lord Byron est occupé par l'Ambassade de la République du Zimbabwe, dont la façade et la porte donnent directement sur la rue. Elles étaient, hier dimanche après-midi, de toute évidence, porte et volets clos, fermées pour la journée. Je me suis donc garé, le temps d'une séance de cinéma, avec la certitude qu'aucune voiture du corps diplomatique ne s'y présenterait. Et ce fut le cas, puisque je trouvai au retour l'Ambassade telle que je l'avais vue en arrivant.
Ce qui n'est nullement étonnant dans la mesure où les voitures du corps diplomatique zimbabwenais, tout comme celles de ses pairs, étaient je présume, comme à l'habitude, trop occupées à rouler en excès de vitesse, à ignorer les feux tricolores et à stationner sur les divers arrêts d'autobus et passages piétons de la région parisienne, sans aucunement avoir à se soucier du zèle dominical de l'agent 371814, et avec en outre l'approbation bienveillante de ses dévoués collègues.
Respectueusement.
NFB 1: Trois mois plus tard, le Trésor Public a notifié à Monsieur Pé que son amende était, pour n'avoir pas été réglée dans les délais impartis, majorée de trois cents pour cent. Monsieur Pé a réitéré sa protestation. Ses meubles et sa voiture viennent d'être saisis. Il est actuellement dans l'attente d'une convocation du tribunal correctionnel de Nanterre.
NFB2 : Monsieur Pé vient de verser 800 euros en liquide à son garagiste pour la remise en état de son véhicule, gravement endommagé alors qu'il était en stationnement, par le hummer de Monsieur l'ambassadeur de Bragamance occidentale.
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