jeudi 2 juin 2011

Trois heures dix pour Islamabad

L'action se déroule dans la petite ville de Abbottabad, au sud-ouest de l'Utah, non loin de Monument Valley. Oussama Ben Wade, redoutable chef de bande spécialisé dans l'attaque de caravanes et le meurtre de chameliers, est arrêté par hasard et par un shériff barbu dans un bar à chicha où il s'est un peu trop attardé à faire la conversation à une serveuse tuberculeuse en burqa, Felicia Farr, d'origine américaine. Mohammed Butterfield, directeur de la Compagnie Utah Camel Express, recrute, pour escorter Ben Wade du centre ville jusqu'au chameau de trois heures dix, lequel le conduira au pénitencier d'Islamabad, deux hommes. Il promet pour ce faire à chacun d'eux deux moutons et trois poulets. Le premier homme est un vieil alcoolique musulman saafiste, Abdul Potter, qui finira égorgé par l'adjoint d'Oussama, également musulman chiite et homosexuel notoire, amoureux de Wade qui plus est. Le second est un agriculteur surendetté, père de famille nombreuse, tireur d'élite et vétéran de la guerre d'Irak, Bel Obama Evans. Pour patienter en attendant le départ du chameau, Wade et Evans s'installent sous une tente, où Felicia leur apporte du thé à la menthe, de l'alcool de cactus et des beignets de serpent à sonnette. Une longue discussion s'ensuit, essentiellement axée sur la culture de la pomme de terre et l'élevage de chameaux dans les régions désertiques. Au point qu'imperceptiblement, une sorte d'amitié nait entre les les deux hommes. Qui donc, à trois heures cinq, alors que le chameau commence déjà à cracher, s'ébranlent vers la gare. Pendant le trajet, Evans, avec son fusil d'assaut lance-grenades M4, abat la totalité des hommes de Wade, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que l'adjoint. Les trois hommes sont alors face à face à côté du chameau qui crache de plus en plus. Oussama fixe Obama et lui dit, Cheikh Evans, je veux bien monter sur le chameau, mais seulement si tu me prêtes le fusil une minute. Take it, you fuckin' bastard, lui répond Obama en lui tendant le fusil. Thank you kindly, lui répond Oussama, qui sans hésiter fait sauter la tête de son adjoint en lui disant, celui qui m'enculera n'est pas encore né. Puis, sans un mot, il rend le fusil, enfourche le chameau et s'éloigne en direction d'Islamabad, tandis que se lève une épouvantable tempête de sable qui détruit irrémédiablement les plants de pommes de terre de Bel Obama Evans, lequel, revenu chez lui, déclare solennellement à ses enfants, pendant le couscous du soir, puisque c'est comme ça, dès demain je vais planter du haschich.

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