* San Giovanni degli Eremiti, 15.15
Je pars le coeur en fête. Ce matin je n'y croyais plus.
Je viens de passer un moment d'éternité avec deux enfants adorables, Finocchio Giovanni et Aziotto lgnazio, adorables comme des enfants, qui aident leur père le samedi et le dimanche, dans une de ces innombrables baraques de trois fois rien de Palerme, et en face de cette église que j'aime tant. Ils mettent le prénom après le nom, comme nous autres autrefois à l'école. Ou alors ils me les ont dits comme ça parce que je les intimidais, avec mon appareil photo.
Ils les auront, leurs photos. Des photos comme je sais les faire, sans me presser. Avec la Tour Eiffel en prime. Et moi, dans I'objectif je les regardais sans me presser. Je croyais voir avec leurs rires éclatants, en un peu plus jeunes, Antoine et Quentin. Et Sabine aussi, et aussi Émilie, la pauvre Émilie qui ne verra jamais la Sicile. Si proche et si lointaine de la petite Rosalia. Les morts, les pauvres morts, sont toujours pauvres.
Mais Seigneur qu'ils rayonnaient leurs visages à Giovanni et lgnazio, d'une indicible joie de vivre. Et à présent, heureux comme Ulysse, pleinement apaisé pour une fois, je retourne chez moi.
Ciao ragazzi et ragazza. Ciao Rosalia. Andiamo via. Pariggi, due monati. E doppo, lei vieni con me.
Istanbul, per la Nativita.
Michel Plaud
Octobre 2003
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